Gilbert Bawara (ministre togolais de la fonction publique, du travail et du dialogue social) a mis en garde les responsables du Syndicat des Enseignants du Togo (SET), suite aux mots d’ordre de grève lancés ces derniers jours, leur organisation ayant un « statut encore imprécis ».
La SET a encore lancé une nouvelle grève de 72 heures à compter de ce lundi, pour exiger notamment la libération de ses membres interpellés ces derniers jours. Le weekend, ces derniers ont été tous libérés, mais placés sous contrôle judiciaire.
Reçu dimanche sur New World TV pour les 100 jours du gouvernement (sous l’angle du département de la fonction publique), Gilbert Bawara est largement revenu sur ce dossier. Le ministre a surtout mis l’accent sur les efforts fournis par le gouvernement ces dernières années dans le secteur de l’éducation, car des « améliorations supplémentaires ont été apportées à la fonction enseignante et à la condition enseignante ».
Selon M.Bawara, l’enseignant fonctionnaire jouit d’un certain nombre de privilèges et d’avantages dont ne jouissent pas les autres catégories de fonctionnaires.
Il a rappelé la «gratification exceptionnelle» que le gouvernement s’est engagé le 11 janvier, à accorder aux enseignants du secteur public sur la période 2021-2026, suite aux doléances et plaidoyers additionnels formulés par ces derniers.
« Le montant de cette gratification exceptionnelle sur 5 ans n’est pas encore déterminé, mais le principe est acquis et a été annoncé aux parties prenantes aux concertations ».
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, un protocole d’accord a été signé le 19 avril 2018 et le statut particulier du cadre des enseignants a été adopté en août 2018 et est en vigueur.
« Face à tous ces efforts, si des enseignants individuellement ou collectivement ont des préoccupations et souhaitent qu’elles soient prises en compte, dans le cadre des discussions qui sont structurées, ils peuvent librement le faire. Ce n’est pas ce qui s’est passé », a dénoncé le ministre, mettant l’accent sur le « statut encore imprécis et inconnu » de la SET.
Les responsables chercheraient à obtenir un double statut pour cette organisation : syndicat et association, a-t-il souligné.
Cette situation nécessite un « minimum d’investigations et c’est ce qui est en train d’être fait », a-t-il indiqué.
« Deuxièmement, le décret de 1991 régissant le droit de grève dit que la grève doit être déclenchée par une organisation syndicale représentative sur le plan national. Pour une organisation dont le statut est encore imprécis, il est difficile de déterminer sa représentativité ».
Alors, a martelé M.Bawara, une grève déclenchée et observée dans ces conditions serait « illégale avec toutes les conséquences et tous les effets ».
« Quand on a des attitudes et des agissements contraires à ce qui est attendu d’un enseignant, naturellement l’Etat en tant qu’employeur, a la possibilité d’en tirer toutes les conséquences », a-t-il ajouté. FIN
Edem Etonam EKUE