Nouvelle attaque jihadiste au Niger à quelques jours de la présidentielle

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Une embuscade jihadiste a coûté la vie à 7 soldats nigériens dans l’ouest du Niger à moins d’une semaine de l’élection présidentielle, neuf jours après une attaque de Boko Haram qui fait 34 morts dans le Sud-Est.

Le pays, parmi les plus pauvres du monde, organise dimanche un double scrutin présidentiel et législatif marqué par le départ volontaire du chef de l’Etat Mahamadou Issoufou après deux mandats. Le Niger, secoué par de nombreux coups d’Etat, n’a encore jamais connu de succession entre deux présidents élus depuis l’indépendance en 1960.

Lundi matin, une patrouille de l’armée « est tombée dans une embuscade tendue par des éléments terroristes lourdement armés sur des motos et à bord de véhicules dans le secteur Taroun, une localité située à 57 km au nord-est de Ouallam », aux environs de la frontière malienne, selon un communiqué du ministère nigérien de la Défense reçu jeudi par l’AFP.

« Le bilan est le suivant: côté ami 7 militaires décédés, deux militaires et un civil blessés. Côté ennemi quatre terroristes neutralisés (tués, NDLR) (…) la riposte spontanée » de l’armée a « permis de neutraliser 7 terroristes » supplémentaires et « de mettre en déroute les assaillants », selon le ministère, qui fait état de motos et d’armement récupérés.

La région de Tillabéri, où l’attaque s’est produite, est située dans la zone des trois frontières Niger-Mali-Burkina. La circulation des motos y est interdite de jour comme de nuit depuis janvier afin de contrôler les incursions des jihadistes opérant généralement sur des deux-roues.

Cette partie du Sahel est frappée par des violences jihadistes – souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires -, qui ont fait quelque 4.000 morts dans ces trois pays en 2019, selon l’ONU.

– « Attaques sporadiques » –

Dans sa partie sud-est, le Niger est confronté aux attaques des jihadistes de Boko Haram, près de la frontière avec le Nigeria. Une attaque contre le village de Toumour le 12 décembre, à la veille des élections municipales et régionales, revendiquée par Boko Haram, a fait 34 morts.

Un deuil national de trois jours, du 15 au 17 décembre, avait été décrété en hommage aux victimes.

Ces « attaques sporadiques n’empêcheront pas la tenue du scrutin », a affirmé un porte-parole du pouvoir à l’AFP.

Hormis l’attaque de Toumour, le vote s’était globalement bien passé sur le plan de la sécurité lors des élections locales, selon les autorités.

Quelque 7,4 millions de Nigériens sont appelés aux urnes dimanche pour la présidentielle et l’armée va déployer un dispositif exceptionnel, selon des sources sécuritaires.

Les Nigériens ont à choisir entre trente candidats, dont Mohamed Bazoum, dauphin désigné du président Issoufou, mais aussi deux anciens chefs d’Etat, Mahamane Ousmane et Salou Djibo.

M. Bazoum, ancien ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères, est considéré comme un homme clé du pouvoir sous la présidence de M. Issoufou.

Le principal opposant, Hama Amadou, ancien Premier ministre et ancien président du Parlement, 70 ans, a été écarté de la course par la Cour constitutionnelle en raison de sa condamnation en 2017 dans une affaire de trafic de bébés, qu’il a qualifiée de jugement politique.

Il a bénéficié en mars d’une grâce présidentielle alors qu’il purgeait sa peine de 12 mois de prison.

SOURCE : AFP