Des membres du Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) ont été mieux outillés en décembre sur les questions d’avortements clandestins lors d’un webinaire organisé par IPAS sous le thème « Rompre le silence sur les avortements clandestins en Afrique francophone ».
Ce webinaire s’inscrit dans le cadre d’une convention entre les deux structures, pour mener une campagne médiatique dénommée « Rompre le silence sur les décès liés aux avortements non sécurisés ».
IPAS est une structure qui œuvre à l’accomplissement des droits de chaque femme en matière de santé sexuelle et reproductif : que chaque femme puisse avoir la possibilité de faire des choix éclairés sur sa sexualité, sur sa santé génésique, sur le nombre d’enfants qu’elle veut avoir, si elle veut en avoir ou pas.
Au total, 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués dans le monde chaque année et 87% de ces avortements sont pratiqués dans des pays en développement particulièrement situés en Afrique, d’après les experts.
Selon Dr Sosthène Dougrou (directeur régional Afrique francophone/IPAS), c’est une problématique très complexe mais d’actualité. Le phénomène n’est pas négligeable et les médias ont un rôle important à jouer dans l’atteinte des objectifs d’IPAS.
« La question des avortements non sécurisés ou encore clandestins commence à prendre beaucoup d’ampleur sur le continent et mérite donc que nous tirons la sonnette d’alarme. Entre 2015 et 2019, on a eu une moyenne de 73 millions d’avortements provoqués enregistrés dans le monde. Et presque tous les cas d’avortements à risque avaient été effectués dans des pays en développement », a souligné Dr Dougrou.
« Il s’agit d’arriver à réduire la mortalité et la morbidité maternelles en jouant sur deux principaux leviers : accroitre la prévalence contraceptive -des études ont montré que la contraception ou le planning familiale réduit de 30% la mortalité maternelle- et réduire les avortements à risque », a expliqué Dr Dougrou pour qui, les médias ont un rôle important à jouer.
Les expert ont surtout mis un accent sur le protocole de Maputo (ratifié sous l’égide de l’Union africaine par 52 pays) qui donne droit à la planification familiale et donne également droit aux pays, à offrir des soins d’avortement dans certains cas, notamment l’agression sexuelle, le viol, l’inceste et lorsque la grossesse met en danger la vie de la femme. Les participants ont également suivi une communication sur le processus de domestication du protocole de Maputo en RDC. Et pour Dr Dougrou, les pays plus libéraux en matière d’avortement sont des pays où il y a moins de décès… « L’élargissement du cadre légal est facteur du recul de l’avortement illégal. Il faut donc mettre à disposition des soins sécurisés. Et il est temps que nos Etats prennent leurs responsabilités devant leurs engagements. Les Etats ont pris l’engagement à Maputo et les femmes doivent en profiter », a-t-il insisté.
Pour Dr Jean-Claude Murunla, le risque de grossesses non désirées augmente par déficit d’information. Nous avons à communiquer suffisamment pour expliquer les choses C’est le rôle des journalistes et de tous les champions qui militent pour le droit de la femme
« Les médias sont une courroie de transmission pour faire passer le message. Et nous avons créé le REMAPSEN pour coordonner nos actions, afin de mieux œuvrer à la promotion des bonnes pratiques et faire le plaidoyer auprès des autorités. Mais nous n’avions pas assez de compréhension sur un certain nombre de choses concernant l’avortement sécurisé. Aujourd’hui, les experts nous ont donné l’information qu’il faut. Et notre rôle est de relayer cette information », a expliqué Bamba Youssouf (président du comité exécutif du REMAPSEN). Ce dernier a remercié IPAS pour le partenariat et la confiance.
Notons qu’IPAS est présente dans 11 pays en Afrique de l’Ouest et du Centre francophone.
Rappelons que le REMAPSEN est une organisation africaine des médias véritablement partenaires de tous les programmes de santé et de l’environnement dans le domaine de la communication. Né le 13 juin dernier des cendres du REMASTP (Réseau des médias Africains contre le sida, la tuberculose et le paludisme), le REMAPSEN est présent dans 22 pays et au Madagascar. FIN
Ambroisine MEMEDE
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