SIDA: La Covid-19 et son impact sur la lutte contre la maladie

Quelques participants

La journée mondiale de lutte contre le SIDA (JMS) a été célébrée mardi, journée marquée à Lomé par une conférence-débat sur l’impact de la Covid-19 sur la lutte contre le VIH et le Sida, a constaté une journaliste de Savoir News.

Initiative du Secrétariat Permanent du Conseil National de lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (SP/CNLS-IST), cette rencontre qui a réuni une trentaine de participants, était un cadre d’échanges sur la problématique de la lutte contre le VIH dans le contexte de la pandémie de la Covid-19.

La JMS/2020 a retenu pour thème sur le plan mondial: « Solidarité internationale et responsabilité partagée ». Au Togo, cette journée a été placée sous le sous thème: « La lutte contre le VIH et le Sida dans le contexte de la pandémie de covid-19 ».

C’est autour de ce dernier thème qu’a été centrée cette conférence-débat articulée autour de cinq communications et échanges assez participatives : (i) Solidarité internationale et responsabilité partagée, (ii) La lutte contre le VIH et le Sida dans le cadre de la pandémie de la Covid-19 : les implications, (iii) Impact de la pandémie de la covid-19 dans la gestion des intrants médicaux par le Programme National de lutte contre le SIDA, les Hépatites et les IST au Togo ; (iv) Mise en œuvre d’un projet VIH au Togo dans le contexte de la Covid-19 : cas du projet PEPFAR et (v) Perception de l’impact de la pandémie de la covid-19 par la société civile et les PVVIH.

Une réelle solidarité internationale dans la lutte contre le VIH/Sida est plus que nécessaire aujourd’hui face à la pandémie de la covid-19 avec un accès équitable aux services de prise en charge des PVVIH, a souligné le 1er panéliste Dr. Eric Verschueren (directeur pays de l’ONUSIDA au Togo).

Il est important, a-t-il rappelé, de mettre fin à la discrimination et de trouver un vaccin universel contre le Vih/Sida accessible à tous.

« Notre rôle est d’appuyer le gouvernement et la société civile en terme de mesures de prévention aussi bien contre le VIH que contre le Covid, en terme de prise en charge des PVVIH. Et nous travaillons actuellement sur l’amélioration de l’environnement juridique et genre pour que les gens soient moins vulnérables au VIH. Nos recommandations, c’est que les gouvernements s’occupent beaucoup des inégalités qui existent au sein de la population et qui doivent être prises en charge lorsqu’on élabore des programmes qui visent à prendre en charge aussi bien les personnes vivant avec le VIH que des personnes avec la Covid-19 », a-t-il précisé.

Le deuxième panéliste Prof. Vincent Pitché (Coordonnateur du SP/CNLS-IST) a déclaré que la covid-19 a causé des problèmes de sécurité sanitaire qui ont entraîné à leur tour, la chute des fréquences dans les centres de santé avec des conséquences négatives pour les PVVIH.

La lutte contre le Vih/Sida a été impactée par la pandémie de la covid-19

« Cette année, la journée mondiale de lutte contre le Sida est marquée par la pandémie de la covid-19 et c’est pourquoi nous nous sommes retrouvés avec les acteurs de mise en œuvre, autour de cette conférence-débat pour évaluer la lutte contre le Vih/Sida dans le contexte de la Covid et pour dire que la lutte contre le Vih/Sida a été impactée par la pandémie de la covid-19 avec un ralentissement des activités de mise en œuvre sur le terrain et d’approvisionnement des intrants. Mais globalement, nous avons – avec les partenaires techniques et financiers – pour trouver de nouvelles solutions, afin de continuer à offrir les services aux populations clés notamment les PVVIH, les PTME et les jeunes », a-t-il souligné.

« Le principal défi, c’est de changer notre stratégie classique en nous appuyant sur la société civile, aussi décentraliser au maximum les services de dépistage et de charge virale pour tous les districts, afin de réduire la distance que parcourent les malades pour atteindre les laboratoires. Un autre défi majeur pour nous, c’est de penser à passer par les réseaux sociaux notamment les TIC pour toucher les jeunes qui sont l’avenir de la lutte pour la riposte », a ajouté Prof. Pitché.

Comme impacts sur les intrants médicaux, le début de la crise sanitaire due à la pandémie de la covid-19 a entraîné la rupture des ARV pédiatriques et de certains réactifs dont la plupart des commandes se faisaient dans les pays occidentaux. Aujourd’hui, il est plus qu’indispensable que la lutte contre le Vih/Sida s’adapte à la pandémie de la covid-19.

Il faut noter que le Togo a aujourd’hui, un taux de prévalence de 2,1% au Vih/Sida avec quelque 115.000 PVVIH dont 80.000 sous traitement antirétroviral. Le taux de couverture en matière de transmission mère enfant est de 84%.

Environ 97% des PVVIH arrimés aux soins, sont maintenus sous traitement malgré la pandémie. FIN

Chrystelle MENSAH

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