L’opposition burkinabè a estimé lundi que le double scrutin présidentiel et législatif de dimanche était « émaillé de fraudes », réitérant sa menace de ne pas accepter des « résultats entachés d’irrégularités ».
« L’ensemble du processus a été fortement émaillé de fraudes », a déclaré au nom de l’opposition Tahirou Barry, l’un des candidats à la présidentielle, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
« Nous exprimons toute notre consternation quant à la manière dont l’organisation du scrutin a été faite », a dit M. Barry, qui s’exprimait aux côtés de cinq autres candidats à la présidentielle dont le chef de file de l’opposition Zéphirin Diabré et Eddie Komboïgo, président de l’ex parti au pouvoir, les principaux challengers du chef de l’État, Roch Marc Christian Kaboré qui brigue un second mandat.
« Toutes choses qui nous amènent à émettre de très fortes réserves sur la sincérité et la crédibilité des résultats », a-t-il ajouté.
« En tout état de cause, les signataires de l’accord politique (de l’opposition) n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularités et quine reflètent pas la volonté du peuple burkinabé », a une nouvelle fois prévenu l’opposition.
Le clan présidentiel a promis, comme en 2015, une victoire au premier tour de ce scrutin considéré comme le plus ouvert de l’histoire du Burkina, pays très pauvre d’Afrique de l’Ouest qui a connu de multiples coups d’État depuis son indépendance.
Sans exhiber de preuves, l’opposition burkinabè avait déjà affirmé samedi qu’une « fraude massive » était en préparation à la veille de l’élection,menaçant dans les mêmes termes de ne pas reconnaître « des résultats entachés d’irrégularité ».
« Il est absolument inconcevable après avoir parcouru tout le Burkina Faso de penser avoir un parti gagnant dès le premier tour », avait notamment indiqué M. Diabré.
Une victoire dès le premier tour permettrait à Roch Marc Christian Kaboré d’éviter un second tour contre un candidat soutenu par l’ensemble de l’opposition.
Le double scrutin s’est déroulé dimanche sous haute tension sécuritaire, le Burkina Faso vivant ses heures les plus sombres depuis l’indépendance, miné par des attaques de groupes jihadistes qui ont fait au moins 1200 morts en cinq ans.
Le double scrutin ne s’est pas déroulé sur au moins un cinquième du territoire, privant entre 300 et 350.000 personnes de vote, selon la commission électorale qui n’a publié qu’une infime partie des résultats lundi.
SOURCE : AFP