Les partis de la majorité présidentielle au Burkina Faso ont appelé mardi au « respect des résultats » du double scrutin présidentiel et législatif de dimanche, après des menaces répétées de l’opposition de ne pas reconnaître les résultats.
« L’APMP, (Alliance des partis de la majorité présidentielle) invite tous les acteurs au respect des résultats des urnes », et les « candidats à recourir aux structures appropriées, notamment aux juridictions compétentes pour examen de leurs récrimination », a déclaré au nom de la majorité Me Benewende Sankara, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
Lundi, alors que la commission électorale venait d’entamer la publication partielle des résultats, l’opposition burkinabè a estimé que le double scrutin présidentiel et législatif de dimanche était « émaillé de fraudes », menaçant de « ne pas accepter des résultats entachés d’irrégularités ».
L’opposition avait déjà affirmé samedi, à la veille du scrutin qu’une « fraude massive » était en préparation.
Parmi les griefs cités par l’opposition figurent la non-ouverture ou l’ouverture tardive de bureaux de votes, le transport non sécurisé des urnes, le manque de matériels ou de personnels ou encore la modification arbitraire de la cartographie des bureaux de vote.
L’opposition a déposé une plainte contre X samedi, veille du scrutin.
« L’APMP considère que les failles et insuffisances qui ont émaillé le déroulement du scrutin ne sauraient refléter une quelconque volonté de porter atteinte à la sincérité du scrutin », a indiqué M. Sankara, estimant que « les failles relevés portent préjudice à l’ensemble des candidats et partis politiques en compétition et cela de la même manière ».
« Les insuffisances relevées, bien que regrettables, ne sont pas d’une ampleur susceptible d’impacter de manière significative le résultat du scrutin », a-t-il poursuivi.
Le clan présidentiel a promis, comme en 2015, une victoire au premier tour de ce scrutin considéré comme le plus ouvert de l’histoire du Burkina, pays très pauvre d’Afrique de l’Ouest qui a connu de multiples coups d’État depuis son indépendance.
Une victoire dès le premier tour permettrait à Roch Marc Christian Kaboré d’éviter un second tour contre un candidat soutenu par l’ensemble de l’opposition.
Le double scrutin s’est déroulé dimanche sous haute tension sécuritaire, le Burkina Faso vivant ses heures les plus sombres depuis l’indépendance, miné par des attaques de groupes jihadistes qui ont fait au moins 1200 morts en cinq ans.
Le double scrutin n’a pas pu se dérouler sur au moins un cinquième du territoire, privant entre 300 et 350.000 personnes de vote, selon la commission électorale qui n’a publié qu’une infime partie des résultats lundi et n’avait pas repris les annonces mardi à la mi-journée.
SOURCE : AFP