Des représentants des regroupements des leaders religieux, des chefs traditionnels et des élus locaux — venus de tout le Togo – ont bouclé vendredi, deux jours de conclave à Kpalimé (120 km à l’ouest de Lomé) où ils ont été mieux outillés sur les croyances et normes sociales néfastes en liens avec la jouissance de la Santé Droits Sexuels et de la Reproduction pour Tous.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la promotion de la Santé, Droits Sexuels et de la Reproduction (SDSR) des populations en général et ceux des minorités sexuelles en particulier au Togo.
Organisée par l’ONG la Colombe en collaboration avec la Coalition dénommée Mouvement Pro-SSR pour Tous au Togo — constituée de 14 Organisations de la Société Civile (OSC) réparties sur le territoire national — cette rencontre a reçu le soutien financier du Réseau Amplifychange (basé au Royaume Unie), pour la mise en œuvre du projet « Engagement de la société civile pour la Promotion de la Santé, Droits Sexuels et de la Reproduction pour Tous au Togo ».
Principal objectif visé: renforcer les capacités des leaders religieux, des leaders traditionnels et des élus locaux sur les croyances, les normes et sur la gestion des conflits en liens avec le SDSR, afin qu’ils puissent mener des actions en faveur de la jouissance effective de la SDSR pour tous dans les communautés.
Durant le conclave, il a été question pour les participants de perfectionner leurs capacités sur les mécanismes de lutte contre les violences et les discriminations défavorables à la jouissance de la SDSR par tous ; d’orienter les participants sur l’utilisation du guide de discussions communautaires en lien avec une jouissance par tous de la SDSR et de partager avec eux, les résultats clé de l’étude Connaissances-Attitudes-Pratiques (CAP) de référence du projet.
Au cours de ces deux jours, les participants ont échangé sur tous les mécanismes que les dignitaires et leaders communautaires peuvent mettre en place afin que tous les citoyens, les populations vulnérables, notamment les minorités puissent jouir le plus complètement du droit de la santé sexuelle de la reproduction.
Ils ont aussi écouté des communications suivies débats entre autres sur les droits humains et santé de la Reproduction : enjeux en lien avec l’accès à la SDSR, la sensibilité et gestion des conflits, l’organisation d’une discussion communautaire sur la thématique SDSR pour tous sans discrimination.
Des panels
Il y a eu également des panels dirigés par un prêtre catholique, un pasteur, un Imam et un prêtre traditionnel sur les normes et croyances défavorables à la SDSR pour tous, sur la gestion des conflits, les mécanismes développés au niveau communautaire pour lever les barrières ainsi que les rôles et responsabilités des leaders communautaires en faveur de la SDSR pour tous.
Cet atelier est d’une «grande importance à trois points de vue : le premier est qu’il est né d’une étude sur le terrain qui a abouti à la formulation d’un projet pour résoudre les problèmes constatés, le deuxième a trait au profil des participants et le troisième est relatif au problème qui invite les participants à résoudre à aboutir à la levée des inégalités des droits à la santé sexuelle de reproduction entre les différentes couches de la population», a souligné le point focal IST-VIH de la DPS-Kloto.
Pour Akpotsui-Kwadzo Kawsi Prosper (1er adjoint au maire de la commune de Kloto 1), la question du droit à la santé sexuelle et de la reproduction repose fondamentalement sur la problématique des droits humains reconnus sans exclusive tant à l’homme qu’à la femme par la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948.
L’expression santé et droits sexuels reproduction se réfère au droit d’avoir le contrôle et de décider librement et de façon responsable des questions liées à la sexualité, à l’abri de toutes contraintes, de toutes discriminations et de toutes violences, a appuyé Mme Akakpo Adjovi (coordinatrice de l’ONG la Colombe).
Il s’agit pour les participants de réfléchir sur l’impact négatif des traditions sur la Santé Sexuelle de la Reproduction (SSR= au niveau des hommes et des femmes dans les communautés.
« Nous savons que les chefs sont les détenteurs des us et coutumes et les chefs religieux sont des responsables au niveau des religions. On est ensemble pour trouver les voies et moyens pour lever ces freins qui bloquent la jouissance des droits sexuelle des femmes, filles et des hommes », a précisé Mme Akakpo. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE