« L’arme utilisée pour l’assassinat du Colonel Bitala Madjoulba a pu être identifiée, grâce à des examens balistiques pratiqués au Ghana », a précisé vendredi soir le procureur de la République Essolissam Poyodi dans un communiqué de presse rendu public devant des journalistes dont un reporter de l’Agence Savoir News.
« Et par ailleurs, une contre autopsie pratiquée par les médecins légistes français de renom, complétée par une analyse histologique de prélèvements anatomiques a permis de déterminer avec plus de précision, les circonstances de la mort de la victime et les caractéristiques de la trajectoire du tir mortel », a souligné le Procureur pour cette première sortie officielle dans ce dossier.
Selon ce dernier, ces « expertises techniques complétées par un important travail effectué par la gendarmerie nationale avec le concours de plusieurs organes d’Etat, dans la nécessaire discrétion qu’exige une telle enquête ont contribué à faire progresser les investigations ».
Il en résulte, a poursuivi le Procureur, « que les faits incriminés s’inscrivent dans un concert criminel complexe dont il conviendra d’identifier la chaîne des complicités et le mobile. La reconstitution qui vient de se dérouler, s’inscrit dans cette démarche ».
« Elle a permis, sur la base des renseignements recueillis au cours des minutieuses investigations entreprises, de reconstituer très précisément la chronologie des événements et la situation de la soirée du 3 mai et de la nuit du 3 au 4 mai 2020 ».
La reconstitution des faits pour la manifestation des faits, a débuté lundi dernier dans l’enceinte du BIR en fin de journée et s’est poursuivie tard dans la nuit, a indiqué Essolissam Poyodi.
Moyens humains et matériels importants mobilisés et la coopération internationale sollicitée
Et eu égard à la gravité des faits, des « moyens humains et matériels importants ont été mobilisés et la coopération internationale a été sollicitée pour des opérations d’expertise nécessitant des technologies avancées et des compétences spécifiques ».
Rappelons que le Lieutenant-colonel Bitala Madjoulba, chef du 1er Bataillon d’Intervention Rapide (1er BIR), a été retrouvé mort dans la nuit du 3 au 4 mai dans son bureau. La commission d’enquête diligentée pour faire la lumière sur ce dossier, est dirigée par le général Yark Damehame.
Entre-temps, la justice togolaise a demandé l’expertise de la France dans cette affaire qui fait grand bruit ces derniers mois.
Ont participé à la reconstitution des faits, outre le Doyen des juges d’instruction qui l’a conduite, le Procureur de la République, l’ensemble des services ayant participé à l’enquête et en particulier les officiers de police judiciaire de la gendarmerie nationale (qui ont procédé aux constatations et aux auditions), quatre experts étrangers dont deux médecins légistes et un expert en balistique et toutes les personnes (au nombre de 52, militaires ou civils) présentes dans l’enceinte du BIR dans la journée du 3 mai et la nuit du 3 au 4 mai 2020, a détaillé le Procureur.
« Le respect scrupuleux du principe du secret de l’instruction et les impératifs de l’enquête ne permettent pas de divulguer les détails de cette opération qui a duré plus de 9 heures », a mentionné Essolissam Poyodi.
« L’information judiciaire qui se poursuit devra conduire, à la suite de cette mesure d’instruction et des actes d’enquête subséquents, à identifier le ou les auteurs et complices de ce crime et l’ensemble des acteurs de la chaîne causale qui a conduit à sa réalisation », a conclu le Procureur. FIN
Junior AUREL