L’ancien président du Ghana Jerry Rawlings, qui a dirigé durant 20 ans ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, d’abord comme chef d’un régime militaire puis président élu, est décédé à l’âge de 73 ans, a annoncé jeudi son parti.
« J’annonce la suspension de notre campagne politique (…) après la nouvelle de la mort du fondateur de notre parti et ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings » a écrit sur Twitter John Mahama, principal candidat de l’opposition du National Democratic Congress (NDC) à la présidentielle de décembre.
« Que son âme repose en paix », a ajouté M. Mahama, également ancien président du Ghana.
Son parti n’a pas donné plus de détails sur les causes de son décès.
Après un premier coup d’Etat en 1979, Jerry Rawlings — carrure de rugbyman et regard perçant –, avait réussi à prendre les rênes du pays lors d’un second coup de force en 1981. Il a quitté le pouvoir en 2000 après avoir été élu à deux reprises.
Né le 22 juin 1947 à Accra d’un père écossais et d’une mère ghanéenne, il entre en 1967 à l’académie militaire, qu’il quitte un an plus tard pour entrer dans l’armée de l’air, où il excelle comme pilote.
Il a d’abord été connu pour son image de jeune « révolutionnaire intègre », s’emparant du pouvoir à deux reprises à 32 puis 34 ans, alliant un physique à la Che Guevara à un discours national-populiste et une filiation politique « progressiste ».
A partir de 1981, il devient chef du « Conseil national provisoire de défense » pendant onze ans et dirige un régime qui ne s’embarrasse pas des droits de l’Homme, avant de devoir céder au début des années 1990 à la vague du multipartisme.
Mais jouissant d’une réelle aura, il est élu fin 1992 président de la IVème République du Ghana, avec plus de 58% des suffrages à l’issue d’un scrutin démocratique, terni par des accusations de fraudes. Il est réélu en 1996 dès le premier tour, dans une élection considérée comme transparente.
Après 19 ans et sept mois au pouvoir, il tire sa révérence en 2000 avec l’élection de John Kufuor, candidat du parti d’opposition à l’époque, à la tête de l’ancienne colonie britannique.
SOURCE : AFP