Les maires des communes Agoè Nyivé 5, Agou 1 et Lacs 1, leurs adjoints et conseillers ainsi que certains cadres du ministère de l’administration territoriale et de la planification du développement ont entamé ce mercredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation de deux jours sur les outils opérationnels de la gouvernance locale et de développement des territoires.
Des agents de l’Agence Nationale de la Protection civile prennent également part à cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Décentralisation et localisation des ODD », mis en œuvre dans cinq communes pilotes : Agoe Nyivé 5, Agou 1, Kozah 2, Lacs 1 et Oti 2.
Prévu pour durer cinq mois (juillet à novembre 2020), ce projet est financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il est exécuté par l’Université de Kara, la deuxième université publique du Togo, située à environ 420 km au nord de Lomé.
Le projet vise notamment à doter ces communes de plans locaux de développement et à renforcer les capacités managériales de leurs administrateurs.
Cet atelier de Kpalimé, permettra aux élus locaux de mieux s’approprier le cadre institutionnel de la gouvernance locale, de connaître les aspects processuels et normatifs de la planification locale et de la localisation des ODD, et de maîtriser les stratégies d’opérationnalisation des attributions de police des maires et des mesures de mitigation des risques et catastrophes.
Cette formation vient ainsi en complément au travail qui se fait déjà sur le terrain dans les communes respectives avec l’appui de l’Université de Kara en matière de planification du développement et de réalisation des ODD.
Étant bien en phase avec les objectifs du Plan National de Développement (PND), cette formation leur sera également une occasion pour ces élus d’acquérir des notions pour une meilleure gestion de leurs communes.
Les élus locaux seront outillés sur les rôles et responsabilités: aspects juridiques et défis opérationnels ; attributions de police : cadre légal et stratégie de mise en œuvre ; genre et développement ; planification et localisation des ODD ; normes et processus ; risques et catastrophes: mitigation et plan de contingence; relations entre les maires et les préfets.
Ces présentations seront suivies de débats et d’un document de fin d’atelier qui sera mis à la disposition des élus. La rencontre sera également sanctionnée par des résolutions et recommandations.
Pour le représentant du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités territoriale, préfet de Kloto, Assan Koku Bertin, la nouvelle vision de développement basée sur les ODD et intégrée dans le PND 2018-2022 devrait à travers des actions sur les causes structurelles de la pauvreté et des inégalités, permettre d’atteindre les cibles des ODD et ne laisser personnes de côté.
La réussite de cet engagement passe par le développement des territoires
« La réussite de cet engagement passe par le développement des territoires. Le gouvernement togolais attend de vous que vous travailliez avec les différents acteurs au sein de vos collectivités pour atteindre ces résultats », leur a-t-il indiqué.
Le préfet Assan a souhaité que cette rencontre permette de renforcer les capacités managériales des élus locaux afin d’assurer l’atteinte des résultats attendus d’eux. Il a remercié le système des nations unies pour son engagement au côté du gouvernement togolais dans ce processus de décentralisation qui est un moteur de développement des territoires.
Le représentant résident du PNUD au Togo Aliou Mamadou Dia s’est réjoui de constater que l’ensemble des maires des collectivités locales et des conseillers municipaux sont maintenant en place, précisant que le rôle du PNUD est d’accompagner maintenant ces communes en renforçant les capacités des élus locaux. Il a indiqué que l’objectif du PNUD en accompagnant ces communes, est de les aider non seulement à se doter des plans communaux de développement, des plans d’actions et des stratégies de mobilisation de ressources, mais aussi à renforcer leurs capacités pour pouvoir administrer leurs communes et faire le travail qui est attendu d’eux.
En plus de ces cinq communes, M. Dia annonce que le PNUD est en train de travailler avec le ministère de l’administration territoriale pour équiper 60 communes en matériel informatique, et des mobiliers de bureau pour l’équipement des bureaux des maires.
« Comme c’est une phase pilote, en 2021 nous allons pouvoir mettre beaucoup plus de ressources sur la décentralisation », a souligné le représentant résident du PNUD au Togo.
M. Dia se propose aussi de lancer en 2021, un vaste programme sur le développement local et la décentralisation, et un autre sur l’impact communautaire 2030, qui vise à mener des actions beaucoup plus concrètes sur le terrain auprès des populations dans les villages.
Le PNUD entend également travailler aussi sur la question de l’emploi des jeunes dans le cadre de cette initiative, sur celles de l’accès à l’énergie en milieu rural.
« Pour nous au PNUD, le paradigme est clair, il faut qu’on puisse investir davantage au niveau des communautés des collectivités locales pour qu’on puisse impulser et amorcer le développement dont on parle dans les ODD et le développement qu’on souhaite réaliser dans le cadre du PND », a-t-il ajouté.
« Le pouvoir local sans compétence locale est la ruine de la décentralisation. Vous comprenez dès lors que pourquoi au plus haut niveau et donc à travers la politique du gouvernement et du chef de l’État, un accent particulier doit être mis sur la formation des élus locaux pour atteindre les objectifs assignés au processus de la décentralisation », a déclaré le vice-président de l’Université de Kara (UK), Prof. Adama Kpodar.
Le vice-président de l’UK a insisté sur la formation des élus locaux: « en matière de gouvernance institutionnelle locale, en matière de gouvernance budgétaire, en matière de gouvernance fiscale, pour avoir les capacités d’opérationnalisation il faut acquérir les compétences nécessaires ». FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE