« Aucun aspirant déployé l’année dernière et figurant dans la base de données ne sera laissé sur le carreau », a rassuré ce jeudi, le président béninois Patrice Talon lors d’une rencontre avec les responsables de centrales et confédérations syndicales et de représentants des enseignants aspirants.
Au menu des échanges : la question des 30H de masse horaire pour les aspirants, dont l’allègement est sollicité par les acteurs concernés. Le président béninois était entouré de plusieurs de ses ministres, lors de cette rencontre tenue au palais de la Marina.
La décision prise par le gouvernement d’augmenter la masse horaire des aspirants à trente heures de cours par semaine, a suscité ces derniers jours de vives polémiques.
Cette décision ne remet nullement en cause les normes de qualité pour l’enseignement, mais il s’agit plutôt d’une adaptation aux urgences actuelles, avait expliqué la semaine dernière un ministre.
Dans son propos liminaire, le président Talon a rappelé à ses hôtes les efforts engagés par son gouvernement, en organisant des évaluations de compétences, pour constituer une base de données, afin de disposer des profils les plus pertinents pour combler les déficits d’enseignants observés dans nos écoles, notamment dans le secondaire général.
Mais ces évaluations, a-t-il expliqué, n’ont pas permis d’avoir le nombre suffisant de personnes qualifiées.
Ainsi, en raison du devoir de l’État de garantir un enseignement de qualité à tous les enfants du pays, à travers des enseignants qualifiés, «nous avons décidé, pour le bien de nos enfants, de nous limiter exclusivement à la base de données afin de ne pas envoyer en classe des gens qui n’ont pas un niveau minimum», a souligné M.Talon, indiquant par ailleurs que même en descendant un cran en dessous de la moyenne, on note toujours un déficit.
Les enfants du Bénin, où qu’ils se trouvent sur le territoire national, ont droit à l’éducation
Or, a-t-il fait observer, les enfants du Bénin, où qu’ils se trouvent sur le territoire national, ont droit à l’éducation.
C’est donc dans le but de satisfaire ce droit de nos enfants, a poursuivi le président béninois, que le Gouvernement a retenu de solliciter un peu plus les aspirants pour faire passer leur masse horaire à 30H par semaine tout en leur accordant des compensations financières au lieu de recourir à des personnes qui ne sont pas du tout qualifiées pour l’enseignement.
Les syndicats ont reconnu les efforts appréciables déplorés par le gouvernement pour améliorer les conditions des anciens enseignants vacataires en particulier et pour l’éducation en général.
Mais, objecteront-ils, passer à 30H de cours par semaine et par enseignant ne permettra pas au Gouvernement d’atteindre l’objectif de promouvoir un enseignement de qualité. A l’appui de leur argumentaire, ils soutiendront que le Gouvernement n’a probablement pas eu les meilleures informations relativement à la base de données et à la situation de certaines catégories d’enseignants.
Ouvert à la discussion, M.Talon a, en écoutant ses interlocuteurs, promis de les associer à un inventaire de la base de données et, si les 30H s’avéraient irréalistes, de faire des accommodements puisque le sujet ne relève pas du fétichisme.
Le seul souci, a-t-il souligné, c’est de rompre avec le fait que seuls les enfants de parents aisés puissent aller à l’école dans des conditions convenables.
Les enfants de pauvres ont aussi ce droit où qu’ils se trouvent dans le pays, a martelé le président béninois. FIN
De Cotonou, Miracle JODEL
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