Vingt-cinq civils, majoritairement des déplacés internes fuyant les violences jihadistes, ont été tués dans la nuit du 4 au 5 octobre dans une attaque dans le Centre-Nord du Burkina Faso, a annoncé mercredi l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.
« 25 personnes – tous des hommes – ont été tuées et une autre grièvement blessée après qu’un convoi transportant 46 personnes a été pris en embuscade par un groupe armé près de Pissila, dans la province de Sanmatenga », à une trentaine de kilomètres de la ville de Kaya, selon le communiqué du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
« Durant cette attaque, les hommes ont été séparés du groupe et exécutés, l’un d’entre eux ayant été laissé pour mort. Les femmes et les enfants ont ensuite été libérés, alors que le groupe armé quittait les lieux », indique le HCR, d’après des témoignages de survivants. Les rescapés ont réussi à rejoindre Pissila, une ville située à neuf kilomètres du lieu de l’attaque.
Les autorités burkinabé n’ont pas fait d’annonce officielle mais des sources locales à Kaya jointes par l’AFP ont confirmé cette attaque, évoquant cependant un bilan inférieur.
« L’attaque a eu lieu le dimanche soir mais c’est le lundi matin qu’on a retrouvé une quinzaine de corps », a déclaré à l’AFP un élu local, précisant que les victimes viennent des villages de Wintokuilga et Tang-kienga, non loin de Pissila.
« Ce sont des déplacés internes qui retournaient chez eux qui ont été attaqués. Mais nous n’avons pas le nombre exact des victimes car il y a toujours des personnes portées disparues », a déclaré un humanitaire joint à Kaya.
« Des civils innocents cherchent à se mettre à l’abri mais, au lieu de cela, ils paient de leur vie, et ce à une fréquence alarmante », s’est indignée Loli Kimyaci, la représentante du HCR au Burkina Faso, condamnant « cet acte brutal et cruel ».
Des centaines de personnes ont été tuées au Burkina Faso cette année dans des dizaines d’attaques visant des civils.
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015. Le Nord du pays est la zone la plus touchée du pays par les exactions jihadistes qui ont fait plus de 1.100 morts et plus d’un million de déplacés, fuyant les zones de violences.
Les violences jihadistes, mêlées à des conflits intercommunautaires, avaient fait au total 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.
SOURCE : AFP