En augmentant la masse horaire des aspirants à trente heures de cours par semaine, le gouvernement entend pallier le problème du manque d’enseignants qui se pose avec acuité dans certains établissements.
Cette décision ne remet nullement en cause les normes de qualité pour l’enseignement. Il s’agit plutôt d’une adaptation aux urgences actuelles.
A l’annonce de la décision d’augmenter la masse horaire hebdomadaire des aspirants à trente heures de cours, plusieurs acteurs du monde scolaire n’ont pas tardé à fustiger la mesure du gouvernement. Or, cette nouvelle approche vise à résorber le problème de déficit en personnel enseignant.
En effet, les plus de 26.000 aspirants ont été recrutés, l’année dernière, à partir d’une base de données mise en place au lendemain de l’évaluation des compétences. Chemin faisant, il s’est avéré que même avec une exigence de sept de moyenne, le nombre d’aspirants qualifiés à déployer sur le terrain sera en deçà de la demande.
En d’autres termes, la base de données renseigne que, même avec les sept de moyenne, le nombre d’aspirants voulu ne sera jamais atteint. Or, le gouvernement a choisi de ne pas recruter d’enseignants en dehors de cette base de données qu’il a constituée à cet effet.
C’est donc face à cette situation de pénurie d’enseignants qualifiés que l’Exécutif béninois a fait l’option de l’augmentation de la masse horaire des aspirants.
Cette approche ne constitue pas une remise en cause des normes de qualité en vigueur en matière d’enseignement secondaire. Il s’agit, en effet, d’une adaptation à une situation urgente du moment.
Dans la pratique, il faut retenir que l’aspirant qui a dispensé les cours de philosophie pour une masse horaire de vingt-quatre heures par semaine, l’année dernière, s’il est par exemple dans une localité où il y a un déficit d’enseignants de français, il sera sollicité pour au plus six heures de cours complémentaires dans cette matière. Idem pour l’enseignant de physique-chimie et technologies qui peut être sollicité pour dispenser les mathématiques dans une autre classe.
Il est à rappeler que cette pratique n’est pas nouvelle pour plusieurs enseignants et même des aspirants qui font trente heures de cours, voire plus, en allant prendre des heures supplémentaires dans des établissements privés. Ainsi, en soi, la mesure du gouvernement n’est pas une innovation encore moins un recul ou une charge difficile à supporter pour les concernés.
Heures supplémentaires, avantages supplémentaires
A partir de cette année, l’Exécutif béninois s’engage à assurer les charges sociales des aspirants. Désormais donc, ils peuvent prétendre à une retraite intégrale ou proportionnelle en fonction du temps de travail qu’ils auront effectué. Et ce n’est pas tout.
Contrairement à la pratique avec les enseignants vacataires, le gouvernement a payé en 2019-2020, neuf mois de salaire aux aspirants y compris les congés.
Cet avantage accordé aux aspirants représente plus de trois milliards de francs Cfa supplémentaires versés par l’Etat.
En tenant compte de plusieurs plaintes enregistrées l’année dernière, l’Exécutif a instauré des primes d’éloignement au profit des aspirants qui seront déployés dans des zones reculées.
D’autres avantages pourraient être institués également.
L’une dans l’autre, ces mesures visent à épargner aux aspirants, la précarité qui était le quotidien des vacataires.
Et les efforts vont se poursuivre, apprend-on, pour davantage améliorer les conditions de vie et de travail des aspirants.
Ce faisant, l’objectif du gouvernement, c’est de mettre en place un mécanisme aussi bien profitable pour l’Etat, les aspirants que les apprenants. C’est donc l’intérêt général qui est visé par le gouvernement.
Il faut également noter que l’Etat a le devoir d’assurer une éducation de qualité à tous les apprenants. Par conséquent, ces enfants ont le droit d’avoir des enseignants dans toutes les matières.
Source : La Nation