Des professionnels des médias, membres d’Organisations de la société civile et agents du service de monitoring ont entamé mercredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation de trois jours pouvant leur permettre de mieux détecter les fake news ou fausses nouvelles, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisée par la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (HAAC) — avec le soutien du Projet de Formation dans le secteur de l’Audiovisuel et des Médias (PROFAMED) — cette formation leur permettra de bien cerner le phénomène des fake news, les méthodes utilisées par les auteurs et leurs conséquences dans la société togolaise.
Thème retenu pour cet atelier: « infox, fake news et presse en ligne: quelle régulation ? ».
A l’ouverture des travaux, Pitalounani Télou (président de la HAAC) a témoigné sa reconnaissance à l’ambassade de France au Togo, pour son appui au secteur des médias en matière de formation.
Il a ensuite mis l’accent sur la notion de fakes news, des « informations délibérément fausses, émanant d’un ou plusieurs individus, d’un ou de plusieurs médias, d’un homme d’État dans l’exercice de ses fonctions et disposant des moyens que celles-ci lui procurent ou, plus rarement, de tout un gouvernement ».
« Cette propension à vite diffuser un message vers la masse sans en vérifier la source ou la crédibilité ou encore les conséquences, n’est que le résultat de l’emprise de plus en plus grande des média dits nouveaux », a-t-il souligné.
Pour lui, cette quête de l’exclusivité néfaste s’est révélée un véritable piège pour les journalistes pourtant professionnels: «plusieurs cas de fausses informations sont initiées par des médias, ou sont repris par ces médias, parce qu’ayant fait fi du devoir de recoupement».
« A l’heure où les nouvelles technologies offrent des possibilités illimitées de diffusion de l’information, les possibilités de désinformation sont aussi illimitées », a précisé M. Télou.
« C’est la raison pour laquelle les journalistes doivent toujours prendre le recul nécessaire face à une histoire dont ils n’ont pas été les témoins vivants. Ils doivent toujours se souvenir des principes qui fondent le traitement de l’information, et qui sont la recherche constante de la vérité, de l’objectivité et de l’équilibre », a-t-il martelé.
M. Télou a rappelé l’article 153 du code de la presse, qui punit d’une amende de 500.000 à 1000.000 FCFA, toute diffusion ou publication d’informations contraires à la réalité dans le but manifeste de manipuler les consciences ou de déformer l’information ou les faits.
Auparavant le secrétaire général de la préfecture de Kloto, Sogoyou Békéyi a souligné qu’avec la révolution numérique, le monde de l’information semble être dominé par le phénomène des fakes news.
Il a invité les professionnels des médias à redoubler de vigilance pour réussir à détecter le vrai du faux, afin de pouvoir servir aux populations des informations véridiques. FIN
De Kpalimé, BolassI ATCHINAKLE