Des représentants d’organisations de la société civile, des journalistes et agents des services déconcentrés ont été fortement outillés à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), sur la notion de « contrôle citoyen de l’action publique et la redevabilité parlementaire ».
Organisée par l’Association des Usagers du Services Public Togolais (AUSEP), cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’exécution du « Projet d’Appui à l’Instauration de la Bonne Gouvernance Administration et Parlementaire au Togo (PAGAP) », financé l’Union européenne à travers le Programme d’Appui à la Consolidation de l’État et du Monde Associatif (Pro-CEMA).
Par cette formation, les organisateurs entendent mettre en place un groupe d’acteurs capables d’influencer les pouvoirs publics et le parlement dans la mise en œuvre des politiques publiques au Togo.
Le contrôle citoyen de l’action publique découle d’une prise de conscience des citoyens pour exercer une influence sur la gouvernance de leur pays, a expliqué Kpakpabia Koffi (consultant).
Ce concept, a-t-il souligné, vise à rendre les pouvoirs publics comptables de leurs actions : « il apparaît comme un des indicateurs de bonne gouvernance et de fonctionnement normal des sociétés ».
« Les discours sur le concept sont légion, mais peu ignorent les outils et les mécanismes y afférents de sorte qu’édifier les citoyens en la matière, apparaît comme une nécessité absolue pour leur permettre de participer à l’instauration d’une société démocratique et inclusive, prenant en compte les besoins et préoccupations de chacun », a précisé M. Kpakpabia.
Ce dernier a rappelé aux participants que, le parlement en tant que mécanisme institutionnel de contrôle de l’action publique, n’est pas en reste lorsque l’on parle de contrôle de l’action publique.
Les députés étant élus par le peuple pour exercer des missions précises en son nom, ne peuvent pas se soustraire de l’obligation de rendre compte de leurs actions au peuple, a-t-il ajouté.
Il se pose alors, le problème de redevabilité parlementaire ou de contrôle citoyen de l’action parlementaire — concept étranger à bon nombre de citoyens et d’élus, a poursuivi le consultant — qui nécessite une réelle édification des citoyens dans le but de rendre les élus du peuple plus responsables et efficaces.
Pour Kariyiaré Kampatibe (président de l’AUSEP), les mécanismes institutionnels de contrôle de l’action de l’État (cour des comptes, HPLUCIA, Inspection général d’État), peinent à jouer leur rôle de contrôle de l’action de l’exécutif.
Au niveau de la redevabilité parlementaire, il a constaté que les députés une fois élus, désertent leur circonscription électorale.
« On veut un parlement transparent, ouvert, efficace, qui contrôle effectivement l’action du gouvernement. Un parlement accessible, ouvert aux OSC, aux médias et capable de prendre des lois qui font l’objet de consultation populaire préalable », a-t-il précisé. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE