Partisans et opposants du Chef de l’État attendent avec impatience sa décision de briguer ou non la candidature pour la présidentielle de 2021.
Au-delà de cette attente, l’intéressé devrait déjà prendre sa décision, vu les défis personnels qu’il s’est donnés de relever une fois à la tête du pays. Aujourd’hui, en termes de bilan et de satisfaction personnelle, Patrice Talon ne devrait pas être aux anges. Encore moins ses partisans.
Doit-on aujourd’hui encore susciter la candidature de Patrice Talon pour la présidentielle de 2021 ? La réponse à cette question est non car, M. Talon est loin d’avoir réalisé tous les défis qu’il s’est donnés, même si beaucoup de réalisations ont été faites en termes de mise en place d’infrastructures.
Le plus emblématique de ces infrastructures reste le projet asphaltage qui est en train de transformer le visage des grandes citées du Bénin. Parallèlement, le réseau routier se développe et se modernise.
Beaucoup de localités sortent aussi de l’enclavement. Seulement, toujours dans ce même volet des infrastructures, le régime de la rupture traîne des annonces non satisfaites jusque-là. Prenons d’abord la réalisation de la cité ministérielle et des citées administratives départementales.
La citée ministérielle est un projet de dix bâtiments de cinq étages, d’un bâtiment de trois étages, d’un parking de 500 places, d’un restaurant de haut standing. C’est l’ancien domaine de l’hôtel Croix du Sud à Cotonou, en face du Palais des Congrès, qui va abriter cette citée. Jusqu’à présent, c’est un panneau qui annonce que c’est cet endroit qui abritera la citée. Pas plus qu’un coup de pioche n’a été donné sur le site. Le contournement nord de Cotonou. Au départ, le chantier devrait être déjà en cours.
A six mois de la fin du mandat de Patrice Talon, les populations constatent que les travaux n’ont pas commencé. Pourtant, c’est un projet salvateur pour les populations du Grand Nokoué, voire au-delà. Il permettra de désengorger la circulation autour et à l’intérieur de Cotonou, surtout aux heures de pointe où les usagers souffrent le martyre.
Le fameux aéroport de Glo
La réalisation du contournement nord de Cotonou est donc très attendue par les fonctionnaires dont la plupart résident dans les citées dortoirs.
L’autre gigantesque infrastructure attendue, c’est l’aéroport de Glo. Sa réalisation est même un défi. Toujours annoncée mais jamais réalisée.
Sont également attendus, l’hôpital régional d’Abomey-Calavi –dont la maquette a été récemment dévoilée — et le nouveau marché d’Adjagbo à Abomey-Calavi, une infrastructure marchande de type moderne et futuriste, à l’instar des marchés ultra-modernes des pays occidentaux. Ce sont ces « actions symbols », qui doivent marquer le passage de Talon.
Outre ses infrastructures encore à l’étape de maquette, le président Talon doit s’investir dans l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires, notamment du côté des enseignants pour qui le président Talon n’a encore rien fait de bon. Et l’on se demande s’il va partir en laissant cette impression de travail inachevé dans le subconscient de beaucoup de ses compatriotes…
Au nombre des actions à saluer, on peut citer l’augmentation de la production agricole, l’accès à l’eau potable pour la majorité des Béninois, notamment ceux du monde rural et la disponibilité de l’électricité de façon presque permanente. La lutte contre la corruption fait également partie des actions efficaces menées par le président Talon.
Mais, pour la plupart des citoyens, les nombreuses actions menées en moins de cinq ans ne suffisent pas encore pour que Talon soit « porté en triomphe par ses compatriotes » car, beaucoup restent encore à faire : le pays est un chantier ouvert sur tous les plans.
Il faut néanmoins reconnaitre que de bonnes bases sont jetées pour faire du Bénin, un « futur pays développé », attrayant et rassurant pour les investisseurs. L’Etat est une continuité et si le président devrait partir, on retiendra qu’il a bougé les lignes pour que son successeur en 2021 puisse continuer sur la même lancée, pour un Bénin révélé.
Mais, l’opinion ne retiendra que l’ère à laquelle les réalisations seront effectives, et non celui qui les a initiées.
Autrement, si Talon décide de ne pas briguer un second mandat, il n’aura marqué ses compatriotes qu’à moitié. Et ça, il n’aime pas. FIN
SOURCE : LA PRESSE DU JOUR (Athanase DEWANOU)