Des « opposants » et autres personnalités très critiques vis-à-vis du pouvoir seraient ciblés par un « logiciel espion » en matière d’écoute téléphonique, selon une enquête menée par Le Monde et The Guardian.
Il s’agit d’un « logiciel espion très sophistiqué dénommé Pegasus. Une arme numérique développée et vendue aux États par la société israélienne NSO Group qui permet, dans sa version basique, notamment de géolocaliser la victime, lire ses messages et ses courriels, voire d’activer le micro et la caméra de son téléphone », souligne Le Monde dans sa parution de lundi.
« Officiellement, elle est destinée à la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité. Au Togo, elle a été utilisée contre des religieux catholiques, des militants de la société civile et des politiciens de l’opposition (…) », poursuit le journal.
L’une des victimes citées par l’enquête : Mgr Benoît Alowonou (Evêque de Kpalimé et président de la Conférence des Evêques du Togo).
« Je n’ai rien à cacher mais il semble clair que ce type de logiciel est dangereux pour nos libertés », a réagi Mgr Alowonou dans le journal.
Mme Cina Lawson (ministre de l’économie numérique et des innovations) « Interrogée sur l’usage du logiciel espion israélien, n’a pas souhaité réagir, pas plus que la présidence togolaise », poursuit Le Monde.
« Nous ne pouvons pas confirmer ou infirmer l’identité de nos clients », indique pour sa part la société israélienne, pour qui le choix des cibles est du ressort des Etats, même si ces derniers sont « contractuellement tenus d’[utiliser Pegasus] uniquement contre les terroristes et les criminels ».
A en croire Le Monde, « sur le continent africain, le Togo n’est pas le seul client de NSO Group. Le pouvoir rwandais de Paul Kagame, un proche du président Gnassingbé, a aussi utilisé Pegasus pour cibler les smartphones d’opposants, comme l’a révélé le Financial Times. Le Maroc est, lui, soupçonné par Amnesty International d’avoir infiltré l’appareil d’un journaliste et militant des droits humains. Ce que dément le royaume ».
Pour l’instant, aucune réaction officielle n’est encore enregistrée, suite à la publication de cette enquête menée par Le Monde/ The Guardian.
L’Agence Savoir News tentera à coup sûr, d’obtenir une réaction des autorités togolaises. FIN
Junior AUREL