Le Bénin a mis en œuvre, une « politique de riposte courageuse, avec des moyens financiers importants pour l’acquisition de matériels et de médicaments en vue de prévenir la propagation de la pandémie et d’assurer la prise en charge efficace des personnes affectées », a salué vendredi soir, le président béninois Patrice Talon dans son message la veille de la fête de l’indépendance.
Les béninois célébreront samedi, le 60è anniversaire de l’indépendance de leur pays dans la « sobriété absolue ».
Le pays est frappé de plein fouet par la Covid-19 depuis le 16 mars. Le Bénin compte déjà 1770 cas confirmés sont 35 décès, selon les chiffres officiels publiés depuis le 24 juillet. 1036 patients sont guéris et 699 autres sont sous traitement.
« C’est la plus grave crise sanitaire de notre temps. Elle se double d’une crise économique tout aussi préoccupante. Tous les pays y sont confrontés, le Bénin aussi. Mais très tôt, le Gouvernement en a pris conscience et a engagé des actions hardies pour la contenir », a souligné Patrice Talon.
Voici l’intégralité du discours du président Patrice Talon
Béninoises, Béninois,
Mes chers compatriotes,
Il y a 60 ans, notre pays annonçait au monde, sa souveraine volonté de se construire en Nation et de se déterminer en Etat libre.
En ces instants où nous nous apprêtons à célébrer le souvenir de cette mémorable proclamation, il est de mon devoir de réitérer l’hommage de la nation à mes illustres prédécesseurs qui ont entrepris de poser les jalons de l’édification et du développement de notre commune patrie.
C’est donc avec respect que je renouvelle la reconnaissance de la Nation à nos valeureux bâtisseurs de regrettée mémoire que sont messieurs Hubert Koutoucou MAGA, Christophe SOGLO, Sourou Migan APITHY, Justin Tomètin AHOMADEGBE, Tahirou CONGACOU, Maurice KOUANDETE, Alphonse ALLEY, Emile Derlin ZINSOU, Paul Emile de SOUZA, et Mathieu KEREKOU.
J’adresse la même reconnaissance à ceux d’entre eux que nous avons encore la grâce de côtoyer, leurs excellences Nicéphore Dieudonné SOGLO et Thomas Boni YAYI.
C’est avec une reconnaissance tout aussi appuyée que je salue toutes celles et ceux, artisans, paysans, commerçants, salariés du secteur public comme du secteur privé, religieux ou acteurs politiques qui, sous la lumière des projecteurs ou dans l’ombre, contribuent à cette œuvre passionnante et honorable.
Mes chers compatriotes,
Les hésitations qui souvent nous habitent, les erreurs qui caractérisent parfois nos choix, la crainte du changement qui nous cantonne quelques fois dans les acquis éphémères et insuffisants, ne doivent nullement nous stigmatiser et nous faire douter de notre capacité à nous développer nous aussi.
Les expériences que notre cheminement nous a permis d’accumuler, doivent plutôt constituer la rampe de lancement vers ce développement certain et durable dont nous rêvons depuis 60 ans.
Pour ce faire, nous devons assumer notre devoir d’inventaire avec lucidité, pour surmonter avec courage et responsabilité les difficultés de parcours.
En effet, pour assurer son développement, notre nation ne saurait se permettre pour longtemps la répétition d’erreurs ni la persistance de choix qui se révèlent inefficaces voire nuisibles à son devenir.
C’est le sens des réformes majeures que le Gouvernement met en œuvre depuis bientôt cinq ans avec votre précieux soutien.
Les résultats déjà perceptibles, de plus en plus appréciés et salués à l’international, traduisent la pertinence de l’option en faveur d’une vision claire pour le développement de notre pays et d’une gouvernance rigoureuse dans tous les secteurs, débarrassée de la corruption, des détournements et de la prévarication.
C’est ce qui a permis à notre pays, dans le cadre de l’évaluation par la Banque Mondiale des politiques et des institutions nationales en 2020, d’être classé 2ème du continent africain en matière de gestion économique.
Avant cela, en 2019, le Bénin a été classé premier des pays francophones d’Afrique en matière de transparence budgétaire, par une structure internationale d’enquête partenaire de la Banque Mondiale, du FMI et de l’OCDE.
Cette rigueur dans la gouvernance, associée aux efforts de chacun, a permis à notre pays, depuis le début de cette année, de sortir de la liste des 25 pays les plus pauvres de la planète et de quitter la catégorie des pays à faible revenu pour intégrer le groupe des pays à revenu intermédiaire.
Ces résultats renforcent notre conviction que le sous-développement n’est pas une fatalité dont ne peuvent se soustraire les peuples d’Afrique.
Ils nous rassurent davantage que la pauvreté et la misère peuvent être éradiquées quand le travail devient une valeur et constitue la véritable source de revenu, quand l’anticipation, l’organisation, la méthode et la rigueur caractérisent la gouvernance et quand chacun répond de son action devant la loi.
Mes chers compatriotes,
En ces moments solennels, je me dois encore de remercier et de féliciter chacune et chacun de vous, d’avoir consenti des efforts parfois difficiles et accepté quelques fois, de renoncer à certains avantages pour permettre la mise en œuvre efficace de cette politique de rigueur nécessaire au développement de notre pays et à son rayonnement.
Avec courage, lucidité et détermination, grâce à l’engagement de toutes ses filles et de tous ses fils, notre pays trace désormais les sillons de son parcours vers le développement.
Nous devons persévérer dans cette direction afin d’honorer le pari de notre responsabilité collective devant l’histoire.
Toutefois, quoique remarquables, ces résultats ne constituent qu’un début de réalisation, des conditions minima préalables à l’essor de notre économie.
C’est pourquoi nous ne devons point nous en contenter, encore moins arrêter la dynamique, si nous voulons les amplifier.
Nous devons donc, sans relâche, avec davantage de courage et d’abnégation, accentuer nos efforts en vue de rendre plus concrètes, plus visibles, plus satisfaisantes et plus durables, les avancées qui s’observent ici et là.
Nous avons toutes les raisons d’y croire, même si chacun ne ressent pas encore dans son quotidien, tous les effets réels de ces performances qui pourtant, améliorent déjà sensiblement la satisfaction de nos besoins basiques comme l’eau, l’électricité, les soins de santé, l’éducation, les routes, toutes choses préalables au développement collectif et à l’épanouissement individuel.
En effet, le propre des communautés humaines, c’est de construire d’abord ce qui est essentiel au bien-être général mais qui, bien que collectivement acquis, n’est pas toujours mesurable à la dimension individuelle.
Or, c’est bien cela qui va nous permettre d’améliorer en premier lieu, le confort de vie de chacun et surtout du grand nombre.
Mes chers compatriotes,
La célébration de cette soixantième édition de notre Fête nationale intervient dans un contexte tout particulier, marqué par la pandémie de la COVID-19.
C’est la plus grave crise sanitaire de notre temps. Elle se double d’une crise économique tout aussi préoccupante. Tous les pays y sont confrontés, le Bénin aussi.
Mais très tôt, le Gouvernement en a pris conscience et a engagé des actions hardies pour la contenir.
Aussi, avons-nous mis en œuvre une politique de riposte courageuse, avec des moyens financiers importants pour l’acquisition de matériels et de médicaments en vue de prévenir la propagation de la pandémie et d’assurer la prise en charge efficace des personnes affectées.
Mais en définitive, c’est le respect par chacun des mesures prescrites par le Gouvernement et les autorités sanitaires, qui renforcera davantage notre résilience collective et nous permettra de triompher plus rapidement de la pandémie.
A cet égard, je veux saluer en votre nom, le dévouement des personnels engagés dans la gestion de la crise, particulièrement les agents de santé qui, honorant leur serment et leur savoir, méritent l’admiration de chacun de nous.
Je veux saluer également la solidarité nationale qui s’est manifestée à travers d’importants dons en numéraires et en nature, et exprimer la gratitude de la nation à tous les donateurs.
Je veux enfin remercier nos amis et partenaires internationaux pour leur contribution appréciée à notre plan de riposte.
Chacun peut observer que le Gouvernement mène le combat contre la pandémie sans renoncer à la mise en œuvre responsable de son programme d’action.
En effet, alors même que nous mettons en place des solutions d’urgence pour répondre aux défis que pose la crise sanitaire, nous avons entrepris la réalisation d’investissements massifs nouveaux pour renforcer notre résilience sanitaire et assurer l’amélioration de la fourniture des services publics essentiels.
C’est l’occasion de féliciter et d’encourager tous les agents qui y travaillent sans désemparer, ainsi que tous les autres acteurs de la vie économique et sociale qui contribuent, par leurs activités et leur combativité, à la satisfaction des besoins existentiels de nos populations.
C’est précisément parce que la vie doit continuer, et que l’activité économique en est un ressort essentiel que le Gouvernement a, par ailleurs, pris des mesures fortes pour atténuer les effets socioéconomiques de la pandémie, pour venir en aide aux acteurs qui ont été les plus éprouvés.
Tout cela est l’expression d’un devoir de solidarité exceptionnel.
Mes chers compatriotes,
La célébration de notre fête nationale, marquant le soixantième anniversaire de notre indépendance, nous engage à la conscience résolue de la maturité de notre Nation ainsi qu’à la mesure de la responsabilité qui en résulte.
Elle nous impose de sortir définitivement de l’euphorie des indépendances pour construire notre devenir.
Car il n’y a pas de réelle indépendance, de réelle liberté sans développement qui nécessite le travail acharné et une prise de conscience effective de nos devoirs.
Aussi devons-nous, Béninois de l’intérieur comme de l’extérieur, nous mobiliser davantage autour de nos idéaux de fraternité, de justice et de travail pour permettre à notre pays d’accéder à un avenir radieux et d’être de ceux dont la voix compte dans le concert des nations.
J’ai foi en notre capacité à construire une nation forte, riche et encore plus solidaire qui assure à tous une vie décente.
Dans cet élan, notre communauté doit demeurer bienveillante à l’égard de ses membres qui se sont mis en marge de ses règles.
C’est pourquoi j’accorde à ceux d’entre eux qui en réunissent les conditions légales, la grâce nécessaire à leur amendement et à leur insertion sociale.
Bonne fête nationale à toutes et à tous.
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De Cotonou, Miracle JODEL
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