70 femmes membres des Sociétés Coopératives d’agricultrices et de productrices de gari et de tapioca (SCOOUPS) de Kati (environ 116 km au nord-ouest de Lomé) ont reçu mercredi, leurs attestations de fin de formation en alphabétisation fonctionnelle en éwé et en français.
Mensah Koffi (représentant du préfet d’Agou) et Johnson Kueku-Banka (directeur général du Centre Togolais des Exposition et Foires de Lomé/CETEF), ont assisté à la cérémonie.
Débuté en mai 2018, le projet d’alphabétisation fonctionnelle des femmes de Kati, exécuté par l’association Univers de Solidarité et de Développement (UNISOLD) est piloté par l’Organisation pour la Femme et le Développement (OFED-Togo) avec l’appui financier de la Fondation Maagdenhuis.
Il s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du programme d’Appui au leadership et à l’entrepreneuriat féminin en milieu rural.
Dans sa mise en œuvre, le projet a suivi trois étapes. La première étape en langue éwé a duré 12 mois. Durant cette phase, les femmes ont participé au cours, ce qui leur a permis de savoir lire les phrases et de construire des phrases en éwé et à faire des calculs.
La deuxième phase qui a porté sur l’apprentissage de la langue française sur une période de 8 mois, a été une occasion pour les apprenants d’être initiées sur la reconnaissance des lettres de l’alphabet français, d’apprendre à chanter en français, à s’exprimer oralement, à être rodée à la compréhension des textes et à lire les différentes leçons dans les livres de lecture élaborés pour la circonstance.
La troisième phase a été celle de la consolidation des acquis des deux premières phases. Elle a permis d’affermir tous les acquis des deux premières phases notamment la capacité des femmes à pouvoir maitriser l’expression orale, l’écriture, le calcul et la lecture dans les deux langues.
Adjessi-Vidéké Mokpokpo (représentant d’UNISOLD) s’est félicité de la détermination des femmes dans la réussite du projet : «Nous avons senti en elles, le désir de changer leur vie en élevant leur niveau d’instruction en sacrifiant leur seule journée de repos de la semaine pour apprendre et devenir des néo alphabètes».
Pour Mme Sophie Lawson Adigo (présidente de l’OFED), l’alphabétisation fonctionnelle est considérée comme un des piliers incontournables du développement.
«La femme est l’épouse, la mère, l’éducatrice et effectue 75% des travaux agricoles, mais ses droits sont bafoués. La femme n’a aucune autonomie tant sur le plan socio-économique que culturel, elle n’hérite pas selon la coutume qui demeure résistante à toute législation moderne», a-t-elle souligné.
Selon elle, cette cérémonie est une occasion pour célébrer le courage et le succès des femmes membres de ces coopératives qui ont suivi pendant deux ans des cours d’alphabétisation en éwé et en français alors que la majorité d’entre elles n’ont jamais bénéficié d’une éducation formelle.
Pour Mme Adzo Yawa Dofé (porte-parole des apprenantes), alphabétiser un adulte est très difficile, mais le fait d’afficher les comportements de vraies illettrées, leur a permis aujourd’hui, de faire des calculs à l’écrit, sur portable et sur calculatrice, d’écrire des messages, de contrôler les cahiers de leurs enfants du primaire, de faire des comptes, de noter les numéros de véhicules et de motos qui les transportent, de vérifier les tickets de marché, parler et écrire le français. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE