Le Bénin a interdit temporairement l’importation des œufs de table, en raison des « risques sanitaires, hygiéniques et de pertes économiques » que font courir les importateurs et commerçants aux populations, « au mépris des dispositions réglementaires en vigueur ».
Depuis quelques semaines, il est constaté la circulation sur les marchés béninois des œufs de table, introduits frauduleusement par des importateurs et commerçants, dénonce Yao Akpo (Directeur de l’Elevage) dans un communiqué.
Sur le plan sanitaire, explique-t-il, « des risques sont encourus aussi bien par les consommateurs que par les animaux ».
Chez l’homme, les œufs incriminés n’étant pas soumis à une inspection de salubrité, constituent des vecteurs de maladie et peuvent être à l’origine de divers troubles chez le consommateur avec des conséquences sur la santé publique.
Chez les animaux surtout les volailles, celles industrielle (poule pondeuse, poulet de chair) et traditionnelle sont menacées de grippe aviaire.
« En effet, en nous basant sur les notifications faites par les Etats à l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), il est apparu que trois sous-types du virus de la grippe aviaire circulent dans la sous-région (H5N1, H5N6 et H5N8). La grippe aviaire notamment celle causée par le virus H5N1 est une maladie très meurtrière pour les volailles. De plus, elle constitue une zoonose c’est-à-dire une maladie pouvant être transmise à l’homme par les animaux ici représentés par les volailles », souligne M.Akpo.
Sur le plan économique, poursuit-il, « il est observé une mévente des œufs produits localement ».
Pour les œufs importés, le prix de vente d’un plateau de 30 œufs varie de 1200 à 1400 FCFA suivant le calibre, soit une baisse de 300 à 500 FCFA en comparaison au prix de vente des plateaux d’œufs produits localement (1500 à 1900 FCFA).
« Ce phénomène pourrait à terme annihiler les efforts consentis par le gouvernement en matière de promotion de la filière des œufs de consommation à travers le Programme national de développement des œufs de table », précise le Directeur de l’élevage.
Ainsi, « toute importation d’œufs de table doit faire l’objet d’une autorisation d’importation délivrée par la Direction de l’Elevage ».
M.Akpo a rappelé les dispositions de l’arrêté interministériel du 13 décembre 2005 portant « interdiction temporaire d’importation, de distribution et de transit des volailles, parties et abats de volailles congelés, poussins d’un jour, œufs et aliments de bétail en provenance des pays infectés de grippe aviaire ».
« En tout état de cause, les corps de contrôle à divers niveaux ont été instruits aux fins de redoubler de vigilance dans l’application des différents textes cités ci-dessus aussi bien aux frontières que sur toute l’étendue du territoire national », a averti le Directeur de l’élevage. FIN
De Cotonou, Miracle JODEL