Un mandat d’arrêt international a été émis contre l’ancien Premier ministre et opposant Agbéyomé Kodjo, « acte d’acharnement » visant à le priver de sa liberté, ont dénoncé ses avocats.
« C’est bel et bien confirmé. Un mandat d’arrêt a été émis contre Agbéyomé Kodjo. Nous l’avions appris hier du juge instructeur », a déclaré Me Darius Kokou Atsoo, l’un de ses avocats.
« C’est un acte d’acharnement de plus contre Agbéyomé Kodjo, qui n’entame en rien notre détermination à faire éclater la vérité juridique dans cette affaire. Le collectif des avocats reste concentré sur le dossier pour répondre avec efficacité à l’accusation. Le juge instructeur avait légalement le pouvoir d’ajourner son interrogatoire au fond, il ne l’a pas fait et c’est finalement son option », a-t-il ajouté.
M.Kodjo avait refusé vendredi dernier, de répondre à une convocation du doyen des juges d’instruction, craignant pour sa « vie », selon une déclaration qu’il a diffusée la veille sur les réseaux sociaux.
L’opposant est placé sous contrôle judiciaire depuis le 24 avril dernier, après avoir passé quatre jours à la gendarmerie nationale.
Le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), qui a obtenu 19,46% des suffrages le 22 février (selon les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle), contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, a toujours contesté ces résultats.
« Les remontées documentées issues des bureaux de vote ainsi que les indicateurs chiffrés qui les sous-tendent, attestent de ce que nous sommes sortis largement vainqueurs du scrutin présidentiel du 22 février 2020, et ce, dès le premier tour », avait une fois encore réaffirmé M.Kodjo dans une interview accordée à afrikastrategies.fr.
Dans une note du doyen des juges d’instruction le 24 avril dernier, M.Kodjo est interdit de quitter le Togo sans autorisation et de faire de « déclarations tendant à la remise en cause des résultats de la présidentielle du 22 février ».
Il est également interdit de « tous propos, déclarations, ou attitudes tendant à remettre en cause et à saper l’ordre constitutionnel et institutionnel ». FIN
Junior AUREL