Romuald Wadagni (ministre béninois de l’économie et des finances) était face aux professionnels des médias vendredi à Cotonou, rencontre au cours de laquelle toutes les dernières performances du Bénin ont été étalées.
Au plan sous régional et international, la gouvernance économique du pays suscite du respect, a-t-il martelé, avant de poursuivre : «c’est le fruit de l’effort conjugué de tous les Béninois».
Dans la sous-région ouest africaine, le Bénin est classé comme premier pays respectant les principes et règle de libre-échange, de circulation des personnes et des biens.
Au regard des résultats de l’enquête de l’International Budget Partnership (IBP) de 2019, institution de notation partenaire du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale, le Bénin est classé au premier rang des pays d’Afrique francophone en matière de transparence budgétaire.
Le Bénin a été en Afrique le premier pays à faire une émission obligataire en Euro.
La plupart des pays d’Afrique, et du reste du monde, font leurs emprunts obligataires en dollar, parce que le marché du dollar est le marché qui offre plus d’argent à lever.
Et donc pour ne pas prendre des risques, tous vont sur le marché du dollar. Mais au Bénin, le Chef de l’Etat a souhaité que dans la volonté de contrôler les risques, que l’opération soit réalisée en Euro (Eurobond). Ce fut un succès avec un taux de souscription de 250%, a souligné le ministre.
Une prouesse qui, a-t-il relevé, a été félicitée par plusieurs institutions financières y compris le Fonds Monétaires International (FMI). Ce qui signifie que le Bénin garde une « crédibilité dans les arcanes des finances internationales ».
L’opération de reprofilage de la dette faite par le gouvernement avec des partenaires en l’occurrence de grandes compagnies d’assurance en 2019, a conféré une notoriété au Bénin sur le marché domestique et international. Ayant garanti ses emprunts, le Bénin s’est mis à lever des fonds, pour remplacer de la dette chère par de la dette beaucoup plus longue et moins chère.
D’ailleurs, a mentionné le ministre, aux dernières Assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du FMI, le Bénin a été distingué pour sa bonne gestion de la dette publique souveraine.
Pour M.Wadagni, aujourd’hui, sur le plan global, lorsque de grandes institutions financières internationales cherchent à prendre des modèles en Afrique, elles pensent au Bénin. C’est ainsi qu’on peut expliquer le fait que sous l’impulsion de l’Allemagne et de l’Union Européenne, le G20 ait lancé l’initiative Compact with Africa (CwA) qui ait fait du Bénin le tout premier pays retenu pour y participer.
Le CwA est une initiative qui vise à accompagner l’Etat à faire des réformes en vue d’élargir le tissu du secteur privé et attirer les investissements étrangers. Par la suite, les Nations Unies, en partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI) ont décidé de choisir au niveau mondial cinq pays pour participer à l’initiative Costing qui porte également sur l’évaluation du coût des ODD. Là également, le Bénin a été choisi avec le Rwanda comme les deux seuls pays d’Afrique.
Le Bénin dont le Ministre de l’économie et des finances détient la palme de meilleur ministre des finances décernée par la Banque africaine de développement (BAD) lors de ses assemblées annuelles, veut tutoyer les économies reluisantes du continent.
Le Bénin pays à revenu intermédiaire
En 2019, du fait des réformes économiques, le Bénin enregistre la première progression de son score depuis 2008 après l’évaluation des Politiques et des institutions nationales (CPIA) organisée par la Banque Mondiale.
L’économie béninoise fait montre d’une certaine résilience.
Le ministre a reconnu la nécessité de composer avec le Nigeria qui reste un grand marché : d’où des efforts du gouvernement béninois pour une normalisation des échanges commerciaux entre les deux pays frères.
Mais malgré les chocs exogènes venant du Nigeria (dévaluation du Naira, fermeture des frontières), le Bénin continue de tenir. Ce qui n’était pas évident il y a des années. Avec une croissance économique des plus élevée de l’UEMOA, des notations financières par des agences indépendantes et le FMI, la performance de l’économie béninoise sous Patrice Talon n’est plus à démontrer, a-t-il salué.
D’ailleurs avec la crise sanitaire liée au Covid-19, plusieurs pays ont vu leur note financière dégradée mais le Bénin noté par Standard & Poor’s, Bloomfield … a gardé ses positions.
L’assainissement des finances publiques et la mobilisation des ressources induisent forcément un accroissement de la richesse nationale.
C’est ce qui a conduit au rebasage des comptes nationaux, une opération de réévaluation des agrégats macroéconomiques tenants compte des nouvelles sources de richesse. Une opération qui n’est pas inédite dans les finances internationales. En Afrique, plusieurs pays tels le Nigéria, l’Afrique du Sud etc le font.
Le 1er juillet 2020, dans son dernier classement, la Banque Mondiale a hissé le Bénin au rang des pays à revenu intermédiaire, alors que le pays était jusque-là dans la catégorie des pays à revenu faible. Ce classement ouvre de nouvelles opportunités au pays où la vulnérabilité du citoyen à la pauvreté est très faible. D’ailleurs, les Nations Unis dans son classement de l’Indice de développement humain (IDH) le confirment avec la position du Bénin, premier de l’UEMOA.
« Le pays ne dormira pas sur ses lauriers, le cap sera maintenu » conformément aux ambitions du Président Patrice Talon, a promis M.Wadagni.
Savoir News/source officielle