Une convention de partenariat visant à accompagner les communes à se doter des outils de planification surtout les plans de développement communaux, les cartes d’aménagement du territoire, a été signée samedi à Agou-Gadzépé (environ 108 km à l’ouest de Lomé) entre la commune 1 d’Agou et l’Université de Kara.
Ce projet de cinq mois exécuté avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), se propose de faire en sorte d’internaliser la mise en œuvre du Plan National de Développement dans les communes, afin qu’elles puissent développer leurs ressources humaines pour transformer les ressources naturelles localement disponibles en vue de produire de la richesse nécessaire au bonheur dans la commune.
Il s’agit d’abord d’aider la commune à élaborer un certain nombre d’outils de planification dont le plan de développement communal aligné sur le Plan national de développement (PND) et les Objectifs de Développement Durable (ODD), les cartes administratives et d’occupation du sol (zonage participatif), des zones vulnérables ou à risque, géomorphologiques, des infrastructures socioéconomiques et environnementales, une base de données géoréférencées sur le patrimoine communal.
Ce partenariat vise également à initier des formations des différents acteurs notamment les élus locaux, des comités cantonaux de développement, de l’administration publique locale à la mise en place de la Cellule d’appui au Développement Économique Territorial et à la localisation des ODD (CDET-ODD) et à la mise en place du système de digitalisation fiscale pour la collecte des taxes et impôts et l’analyse des possibilités de diversification économique.
Selon Assih Abalo (Représentant du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, le commissaire divisionnaire, Assih Abalo) l’Université de Kara a enregistré une évolution spectaculaire en si peu de temps.
« Qui aura cru qu’avec un début difficile, l’université de Kara pourrait connaître en si peu de temps un pareil rayonnement. Cette université, si elle connaît aujourd’hui ce rayonnement, c’est parce que les premiers responsables et les responsables actuels ont su faire des choix, ils ont su adapter les programmes de formation à la réalité du pays à travers des licences professionnelles adaptées et des masters adaptés », a-t-il salué.
Il a également fait l’historique de la décentralisation depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, en passant par les délégations spéciales.
« Dans l’esprit du chef de l’Etat, le développement doit passer par la base et doit se faire par la base. Qui dit base, dit collectivité territoriale. C’est le même président de la République qui a fait aussi le choix, du PND qui doit être localisé et décliné au niveau local », a expliqué M.Assih, précisant que « les nouvelles communes ont besoin d’outils d’accompagnement ».
Aussi s’est-il réjoui de constater que l’Université de Kara a décidé d’accompagner dans un cadre précis, la localisation des objectifs de développement durable.
« Aujourd’hui, il faut essayer un outil et dès qu’on s’assure que ça marche très bien, on le diversifie. Ne soyez pas étonné que le projet pour lequel nous sommes réunis ici commence par 5 communes pilotes », a-t-il indiqué.
M.Assih a rappelé au maire d’Agou1 qu’il porte la lourde responsabilité de réussir la mise en œuvre de ce projet, objet de la convention.
« La décentralisation nous la vivons en tant que Université décentralisée, c’est quelque chose de très bien, mais en même temps difficile lorsqu’on est éloigné des centres de décisions de Lomé », a de son côté précisé Prof. Komla Sanda (président de l’Université de Kara).
Il a souligné que le rôle des communes aujourd’hui, est de travailler entre autres à la mise en œuvre du PND sur leur territoire : «ce plan vise à transformer l’économie pour que la croissance économique qui se veut durable, résiliente, inclusive, conduise finalement au bien être sociale des togolaises et des togolais».
Il s’agit donc dit-il pour les municipalités de créer de la richesse à partir de deux choses : les ressources humaines localement disponibles qu’il convient de former adéquatement, et les ressources naturelles localement disponibles qu’il faut identifier et valoriser pour créer la richesse.
Cette richesse, a-t-il poursuivi, servira d’abord aux filles et fils de la commune d’Agou 1 et ensuite à toute la population togolaise.
«Voilà en gros l’objectif que poursuit le projet décentralisation et localisation des ODD pour aider la commune à se doter de ce gouvernail qu’est le plan de développement communal, l’aider également en mettant à sa disposition des documents de formation et en conduisant également des formations», a conclu Prof. Sanda.
Bolouvi Patrick Kodjovi Sénam (maire de la commune 1 d’Agou) a remercié les partenaires notamment le PNUD et l’Université de Kara qui ont rendu possible la signature de ce partenariat.
Pour lui, ce projet est utile pour la commune, parce qu’il permet d’avoir un plan communal de développement qui est à l’image du PND, mais de façon locale et adaptée à l’identité de la commune qui est principalement agricole.
Le deuxième avantage de cette convention est qu’il permet d’adopter une démarche scientifique : avoir un squelette et un socle parfait pour pouvoir planifier le développement de la commune.
Plusieurs personnalités notamment des anciens ministres, des chefs de services, des maires et conseillers ainsi que les garants des us et coutumes ont assisté à cette cérémonie. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE