Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) « estime que la pandémie devrait réduire d’au moins un tiers les progrès internationaux menés pour mettre un terme à la violence basée sur le genre au cours de cette décennie », a déclaré ce samedi sa directrice exécutive Dr Natalia Kanem à l’occasion de la Journée mondiale de la population.
« La Covid-19 aura certainement une incidence sur les efforts internationaux mis en œuvre pour atteindre les +trois zéros+ d’ici à 2030, et qui sont au cœur de notre travail à l’UNFPA: zéro besoin de non satisfait de planification familiale, zéro décès maternel évitable, et zéro cas de violence basée sur le genre ou pratique néfaste à l’égard des femmes et des filles. À titre d’exemple, l’UNFPA estime que la pandémie devrait réduire d’au moins un tiers les progrès internationaux menés pour mettre un terme à la violence basée sur le genre au cours de cette décennie », a souligné Dr. Kanem à l’occasion de la Journée mondiale de la population.
En 1989, le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement a recommandé que la communauté internationale observe le 11 juillet comme Journée mondiale de la population, une journée pour attirer l’attention sur l’urgence et l’importance des problèmes démographiques.
Cette année, la journée est placée sous le thème : « Faire une pause dans la COVID-19 : Comment sauvegarder la vie, les droits des Femmes et des Filles maintenant ? ».
Les femmes, exposées au coronavirus de façon disproportionnée
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 560.425 morts dans le monde depuis que le bureau de l’OMS en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles ce samedi à 11h00 GMT.
L’Afrique a enregistré 12.746 décès (559.664 cas), affichent les mêmes chiffres. Le Togo, petit pays de l’Afrique de l’ouest est également frappé de plein par la pandémie avec 15 décès sur 710 cas confirmés, selon les chiffres officiels publiés vendredi à 19H10 GMT.
Cette pandémie a de graves répercussions sur les individus, les communautés et les économies du monde entier. Néanmoins, tout le monde n’est pas touché de la même manière. Les femmes, qui représentent la grande majorité des agents de santé de première ligne, sont exposées au coronavirus de façon disproportionnée, par exemple.
« Si la mobilité continue d’être restreinte pour encore au moins six mois, avec les perturbations considérables que cela implique sur les systèmes de santé, plus de 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire risquent de se voir privées de contraceptifs modernes – une pénurie qui risque de donner lieu à 7 millions de grossesses non désirées», a souligné la directrice exécutive de l’UNFPA.
« À l’occasion de la Journée mondiale de la population, nous aimerions attirer l’attention sur les vulnérabilités et les besoins des femmes et des filles lors de la crise de la Covid-19, et sur la nécessité absolue de protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs tout en éradiquant cet autre fléau moins visible qu’est la violence basée sur le genre, surtout en cette période particulièrement difficile », a poursuivi Dr. Kanem.
L’UNFPA, a-t-elle relevé, « œuvre à ce que l’approvisionnement de contraceptifs modernes et d’autres produits de santé reproductive soit maintenu, et que les sages-femmes et le personnel de santé puissent avoir accès aux équipements de protection individuelle dont ils ont besoin pour assurer leur sécurité ».
Pas moins de 146 États membres répondent à l’appel du Secrétaire général pour l’avènement de la paix au sein des foyers
Il est encourageant, selon la directrice exécutive de l’UNFPA, de voir qu’à l’heure actuelle, pas moins de 146 États membres ont répondu à l’appel du Secrétaire général pour l’avènement de la paix au sein des foyers.
« Nous leur apportons tout notre soutien. Dans le cadre de la riposte à la Covid-19, nous nous appuyons sur l’innovation pour assurer la fourniture de services à distance tels que des lignes d’assistance et des services de télémédecine et de conseils, et recueillons et utilisons des données ventilées pour aider les gouvernements à identifier et à atteindre les personnes les plus vulnérables ».
« Par ailleurs, les messages publics positifs autour de l’égalité des genres et la remise en question des stéréotypes liés au genre et des normes sociales néfastes peuvent réduire le risque de violence. Les hommes et les garçons ont ici un rôle clé à jouer. L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est un droit ; les pandémies ne font cesser ni les grossesses ni les naissances et ne justifient en aucun cas les atteintes aux droits fondamentaux. Ensemble, ralentissons la propagation de la Covid-19 et protégeons dès à présent la santé et les droits des femmes et des filles ! », a lancé Dr. Kanem.
« Aucun pays ni aucune organisation n’a le pouvoir d’agir seul. La pandémie est un rappel brutal de l’importance de la coopération internationale. En cette année qui marque le 75e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, souvenons-nous que celle-ci a été fondée pour promouvoir la coopération et la résolution de conflits à l’échelle internationale. Alors que les acteurs de la riposte mondiale à la pandémie unissent leurs forces dans la solidarité, posons les bases de sociétés plus résilientes où tous les êtres humains sont égaux, quel que soit leur genre, et d’un avenir meilleur et plus prospère pour l’ensemble des nations et des peuples », a-t-elle conclu. FIN
Junior AUREL
www.savoirnews.net, l’INFO en continu 24H/24