Le Mécanisme Incitatif de Financement Agricole (MIFA S.A.) — outil par lequel le gouvernement entend révolutionner le monde agricole au Togo — a « facilité des financements pour 14 milliards de F.CFA », après deux années d’existence, a affirmé son Directeur général Kodjo Aristide Agbossoumonde.
Le MIFA a été lancé en juin 2018 par le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé. Ce mécanisme fondé sur le partage de risques a reçu l’adhésion des partenaires techniques et financiers, engagés à le soutenir dans sa mise en œuvre.
D’établissement public à une société anonyme, MIFA SA a enregistré de très belles performances en deux années d’activités : des projets financés et des emplois (directs et indirects) créés dans toutes les filières du secteur.
« Deux ans après, nous avons facilité des financements pour 14 milliards de F.CFA au profit des acteurs du secteur, sur toutes les filières », a souligné Aristide Agbossoumonde.
« C’est vrai, nous avions démarré la phase pilote avec quelques filières. Mais aujourd’hui, nous intervenons sur toutes les filières et tous les maillons sont concernés. Ces financements ont touchés 144.000 acteurs du secteur agricole dont 125.000 producteurs (toutes filières confondues) et ont permis la création 162.678 emplois directs et indirects dans le secteur. Pour y parvenir, plusieurs leviers ont été mis en œuvre par le MIFA », a-t-il expliqué.
Comme leviers cités : l’augmentation du niveau de financement du secteur par les Institutions financières, le renforcement de capacités des différents acteurs, la structuration des chaînes de valeurs agricoles, des produits d’assurance qui vont être développés dans le secteur agricole etc…
MIFA (établissement public) à MIFA SA (Société anonyme)
Selon M.Agbossoumonde, ce sont ces résultats encourageants qui ont amené le changement du statut juridique du MIFA (établissement public) en MIFA SA (Société anonyme) au capital de 10 milliards de F.CFA. La société a positionné ses conseillers à Lomé et qui sont au plus près du monde agricole.
Ainsi, au-delà de l’accompagnement technique qu’ils apportent aux acteurs, ils ont cette mission d’informations et de sensibilisation pour que le MIFA soit plus connu par le monde agricole.
« L’accompagnement du MIFA commence toujours par l’existence d’un marché viable, c’est-à-dire que nous accompagnons les acteurs pour satisfaire à un besoin. Cette année 2020, le MIFA a accompagné la structuration de 120 milliards de F.CFA de contrats de marchés : nous accompagnons des sociétés coopératives, nous organisons les producteurs en sociétés coopératives, pour qu’ils aient une existence juridique et qu’ils soient mieux encadrés, plus tôt que pris individuellement. Nous accompagnons également les entreprises individuelles portées par une ou plusieurs personnes, quel que soit le niveau de cette entreprise », a poursuivi le directeur général de MIFA SA.
En 2020, mobiliser 50 milliards de FCFA au profit des producteurs et agripreneurs
En 2019, le MIFA à réussir à faciliter le financement du secteur agricole à hauteur de 8 milliards de F.CFA. Mais pour cette année 2020, les ambitions de cette société sont grandes : atteindre un financement de 50 milliards de F.CFA.
Les premiers responsables entendent réussir ce pari, malgré les effets néfastes de la crise sanitaire, liée à la pandémie de la Covid-19.
« En début d’année, l’objectif principal, c’était de toucher 400.000 acteurs en vue de la création de 480.000 emplois directs et indirects dans le secteur. Mais la Covid-19 a eu un effet sur tous les secteurs. Le MIFA s’est organisé pour apporter son appui au plan de riposte que le gouvernement a mis en place, notamment dans le secteur agricole. Tous les secteurs de l’économie sont au ralenti et le gouvernement a fait un pari sur l’agriculture pour pouvoir tenir l’économie de notre pays, et le MIFA joue pleinement sa partition », a martelé M.Agbossoumonde.
« Des dispositions ont été prises pour assurer le financement des acteurs avec la garantie souveraine de l’État qui leur a été donnée. Donc, les acteurs du secteur, notamment les petits producteurs peuvent bénéficier de financement, afin d’accéder aux facteurs de production ».
Un accent particulier a été mis sur certaines filières stratégiques comme le maïs, le soja, le riz et le coton.
« Les dispositions ont été également prises par le ministère en charge de l’agriculture pour que les producteurs disposent des intrants nécessaires pour cette campagne. Des solutions ont été apportées pour le labour avec, bien évidemment des entreprises de prestations de services de mécanisation que le MIFA a accompagnées », a précisé le Directeur général de MIFA SA.
Rappelons qu’à travers le MIFA, le gouvernement togolais entend accroître les prêts bancaires de 5% aux producteurs agricoles et réduire le taux d’intérêts des crédits de 15% à 7,5% à l’horizon 2027. FIN
Junior AUREL