48 ans après sa mort, l’Etoile Filante de Lomé pleure toujours la perte de son icône : Docteur Edmond Apéty Kaolo. Vendredi, les responsables du Bureau Exécutif de l’Etoile Filante de Lomé étaient en prière pour le repos de l’âme de l’irremplaçable meneur de jeu, attaquant et buteur, au cours d’une messe d’actions de grâce en l’Église Catholique Saint Augustin d’Amoutiévé.
A la suite de la messe, les dirigeants du club, les anciens joueurs, les supporters et les joueurs actuels se sont rendus au Cimetière de la Plage à Lomé où repose le corps du Docteur Kaolo, pour le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de l’ancien joueur international.
A la fin du programme de la journée, ses amis se sont confiés à nos micros.
Messan Gnamey, Journaliste sportif et ancien président de l’association des journalistes sportifs du Togo (AJST) : « Joueur court, râblé, véloce, Docteur Kaolo était un attaquant qui allait partout et ne manquait ses coups de pieds ni les buts ».
Quel est votre plus grand souvenir du joueur Apeti Edmond Docteur Kaolo et dans quelles circonstances l’avez-vous connu ?
Messan Gnamey: Dans la lignée des joueurs racés de l’Etoile Filante de Lomé, après Edmondvi, c’est Kaolo qui vient immédiatement. Kaolo était un joueur et une machine à marquer des buts. J’ai personnellement appris à découvrir Kaolo à Lomé. A la mi-temps le score était resté vierge.
Kaolo ce jour-là, était aligné à la pointe de l’attaque de l’Équipe Nationale du Togo. A la tribune de presse à la mi-temps, je me moquais de mes confrères et leur disais que je ne vois pas encore Kaolo sur le terrain. Ils me répondirent de patienter et que tout va se passer devant mes yeux.
A la reprise, on jouait à peine deux à trois minutes quand Kaolo récupère un long ballon dans la surface de récupération du Sénégal. Il a dribblé un premier joueur, puis un deuxième et un troisième avant d’ouvrir le score sous les applaudissements de tout le stade à Lomé. Ce jour-là dans mes commentaires en direct à la radio, je disais aux auditeurs de Radio Lomé que je venais de découvrir un excellent joueur de football.
Par la suite, il a enchaîné par des prouesses et c’est dans cette circonstance que j’ai connu Kaolo.
Contre l’équipe TP Englebert de Lubumbabshi lors des phases aller-retour de la finale de la Coupe des clubs champions africains, remportée par l’équipe de Englebert à Lomé, les presses avaient titré : « Englebert a conservé la coupe d’Afrique, mais l’étoile filante la méritait tout autant ». Comment l’expliquez-vous ?
Kaolo a marqué cette finale jouée à Lomé face au Tp Englebert en 1969, en marquant deux buts à cette finale. Le troisième but était refusé par l’arbitre et à cette époque, Kaolo était dans sa meilleure forme.
Joueur court, râblé, véloce, c’était un attaquant qui allait partout et ne manquait ses coups de pieds ni les buts. Cette finale a été une finale qui a fait découvrir un Kaolo éblouissant, un Kaolo presque au sommet de sa carrière. Car, il devrait se révéler encore à Yaoundé en 1972 lorsque le Togo a joué sa première participation à la Coupe d’Afrique des Nations.
Et je dois dire que ce n’était pas Yaoundé seule qui était la plus grande prouesse du Docteur Kaolo. Il faut revenir en arrière un an auparavant lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations dans un match qui opposait le Ghana au Togo à Accra Stadium.
Et ce jour-là, le Docteur Kaolo a fait étalage de toutes sa connaissance du football surtout un joueur qui était à la chasse des buts, et que dès qu’il a une occasion, il marquait des buts.
Et ce jour-là, c’est Ayitégan qui a marqué le but pour le Togo et Kaolo s’est révélé un joueur de grande classe au public ghanéen qui a permis à l’équipe du togolaise de revenir victorieuse à Lomé.
Chose rare, sur tout le long du trajet de retour, les Ghanéens sortaient nombreux pour applaudir les Togolais dans leurs cars jusqu’à la frontière Aflao où le public sportif Togolais a réservé un accueil grandiose à l’Équipe Nationale Togolaise.
Kaolo a laissé à la jeunesse Togolaise, surtout l’esprit d’un bon équipier car il s’entendait bien avec tous ses camarades.
Il était calme et de temps en temps, il lançait quelques piques pour faire rigoler ses camarades. Kaolo recevait de bonnes passes et il en fait tout autant à ses coéquipiers pour marquer des buts.
Est-ce qu’après le décès de Kaolo, le Togo a connu un autre joueur de sa trempe?
Apeti Edmond est resté irremplaçable, car jusqu’à présent je n’ai pas encore trouvé un joueur à la hauteur de Kaolo et le Togo n’a pas encore trouvé un joueur de sa trempe.
Ce n’est pas un effet de nostalgie. Dans tout le sport au Togo, aujourd’hui je peux affirmer sans me tromper que Kaolo est un joueur que le Togo n’a pas pu remplacer jusqu’à présent. Bien sûr, il y a encore quelques grands joueurs Togolais qui pointent à l’horizon et qui ont joué de grandes compétitions nationales, africaines voire mondiales. Mais ceux qui ont connu Kaolo peuvent aujourd’hui témoigner et dire également que le Docteur Kaolo est resté irremplaçable.
48 ans après son décès, est-ce que vous avez envie de partager un message avec l’équipe de l’Etoile Filante de Lomé, ses joueurs, ses supporters ?
Ce que je peux leur dire, c’est que malheureusement ils n’ont pas eu l’occasion de voir celui que nous appelons Docteur Kaolo, qui avait ses dribbles irrésistibles qui lui ont donné le surnom de Kaolo. Car, il jouait et fait des passes si fines comme celles d’un stylo Kaolo.
Si les joueurs d’aujourd’hui peuvent avoir recours aux archives de Kaolo, je leur souhaite de s’appliquer et de continuer à s’améliorer et écouter leur entraîneur et surtout ne pas avoir une habilité pour de l’argent.
A l’époque des Kaolo pratiquement, on jouait pour le plaisir et c’est seulement après cela qu’ils peuvent atteindre le sommet et le niveau de la carrure de Kaolo. FIN
Savoir News/Service de presse de l’Etoile Filante de Lomé