L’État togolais va céder 51% du capital qu’il détient au sein de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) au géant groupe singapourien OLAM, le Parlement lui ayant donné l’autorisation ce lundi. L’État conservera les 9% de son capital.
Les députés togolais ont voté à l’unanimité, le projet de loi portant autorisation de cession de tout ou partie de la participation de l’État dans le capital de la NSCT.
La NSCT a été créée suite à la dissolution le 23 janvier 2009 de la SOTOCO, secouée notamment par la mauvaise gestion et le détournement.
Grâce à des réformes, cette nouvelle société d’économie mixte — où l’État togolais détient 60% des parts, les 40% restant revenant aux producteurs de coton — a essayé de redonner vie à la filière coton qui joue un rôle très stratégique dans l’économie togolaise. Mais malheureusement, cette société est encore retombée ces derniers mois dans des malversations.
En cédant une partie de sa participation dans le capital de NSCT, l’État togolais veillera à préserver et à protéger les intérêts des acteurs à la base : les producteurs et les travailleurs.
Ainsi, le texte adopté ce lundi par le Parlement, permettra à l’État de rentrer en négociation avec le groupe OLAM.
Selon le ministre togolais de l’économie et des finances, l’entrée du géant singapourien OLAM dans le capital de la NSCT, permettra l’augmentation des rendements par une amélioration des itinéraires techniques grâce à l’exploitation des résultats de carte de fertilité des sols initiée par le gouvernement et la modernisation de l’outil industriel afin d’améliorer la collecte du coton et les performances d’égrenage.
Cette opération entraînera également le développement de la marque « coton made in Togo » afin de jouir d’un différentiel de prix par rapport à la qualité, a souligné Sani Yaya.
Le Coton est non seulement la première culture de rente du pays mais aussi la première culture industrielle du Togo et le 4è produit d’exportation du pays après le clinker, le ciment et les phosphates. Il est l’un des produits agricoles qui contribuent de manière substantielle au PIB.
Ainsi, le Togo a inscrit la filière dans une vision stratégique sur 10 ans, à travers un document d’orientation stratégique élaboré avec l’appui de la Banque mondiale: atteindre d’ici 2022, au moins 200.000 tonnes de coton-graine de 95% de premier choix, avec un rendement moyen de 1600 kg/ha et produire plus 85% de coton fibre de qualité de tête.
Depuis 2009, la production cotonnière s’est relevée progressivement, tombée à 28.000 tonnes de coton-graine en 2009/2010.
Alors, la production est passée de 28.000 à 46.244 tonnes de coton-graine entre 2009 et 2011. Elle est ensuite passée à 79.510 tonnes, puis à 80.594 tonnes avant de connaître un léger fléchissement à 77.850 tonnes en 2013/14.
La campagne 2014/15 a connu un important rebond, passant à 114.000 tonnes de coton-graines avant de retomber à 81.000 tonnes pour la campagne 2015/16.
Pour le compte de la campagne 2017/2018, il a été produit 117.000 tonnes de coton-graine contre 108.000 tonnes la campagne précédente, soit une progression de 8%.
Mais, la campagne de production cotonnière 2019/2020 a donné des résultats en deçà des attentes, 116.000 tonnes contre 137.000 tonnes en 2018-2019.
Notons que la meilleure performance en matière de production coton-graine dans l’histoire de la filière togolaise est de 188.000 tonnes en 1998/1999. FIN
Junior AUREL