Les Évêques du Togo sont montés une fois encore au créneau, dénonçant une vie sociopolitique dominée par l’armée, la corruption et l’impunité.
« Tant que la vie sociopolitique sera dominée par l’armée, que les pouvoirs législatif et judiciaire ne seront pas réellement indépendants, tant que la corruption et l’impunité continueront de prospérer sur la terre de nos aïeux, les tensions ne pourront pas réellement s’apaiser », soulignent les Évêques dans un communiqué de presse publié à l’issue de leur session ordinaire.
« Par ailleurs, tant que le mensonge sera utilisé en particulier dans les médias et sur les réseaux sociaux comme stratégie de déstabilisation des personnes et de institutions, tant que la ruse sera employée comme moyen de conquête et de conservation de pouvoir, enfin, tant que la violence ne sera pas condamnée et enrayée, les auteurs et les commanditaires sanctionnés, les remous politiques seront inévitables dans notre pays », ont-ils relevé.
Ces Évêques sont « vivement préoccupés et inquiets du climat d’insécurité qui règne actuellement dans le pays, avec son cortège de morts, de veuves, d’orphelins et de misère ».
« Les assassinats de ces derniers mois tirent la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation. Aucune catégorie sociale ne semble être épargnée », poursuivent les Évêques.
Ils dénoncent pêle-mêle le cas d’un « père de famille froidement abattu dans la nuit du 22 au 23 avril à Adakpamé, le lieutenant-colonel, commandant de la Brigade d’intervention rapide (BIR), lâchement assassiné dans son bureau, le jeune laveur de voiture tué en plein jour par des forces de sécurité ».
« Tous ces meurtres et autres formes de violences montrent qu’aucun Togolais, quels que soient son rang et le lieu où il se trouve, n’est vraiment en sécurité. La situation est aggravée par le sentiment d’impunité dont bénéficient les auteurs de ces forfaits qui agissent parfois à visage découvert, et par des pressions psychologiques et morales parfois infligées aux parents et aux proches des victimes, ainsi que par des tentatives de corruption pour leur faire accepter l’inacceptable », ajoutent-ils. FIN
Edem Etonam EKUE