Programme sous-régional, le PPAAO (Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest) est mis sous tutelle du ministère de l’agriculture, de la production animale et halieutique. C’est l’un des projets phares du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA).
Le PPAAO-Togo est mis en œuvre depuis le 15 décembre 2011 avec un premier financement en don de 12 millions de dollars US accordé par la Banque Mondiale et de 4 millions de dollars US pour la contrepartie de l’Etat.
Après la clôture de la phase initiale en juin 2017, le projet a bénéficié d’un financement additionnel en prêt de 10 Millions de dollars US de la Banque mondiale et de 2 Millions de dollars US de l’Etat pour une durée de trois ans (2017-2019).
Ce financement a permis au projet d’intervenir dans différents domaines d’activité: (i) le transfert et la diffusion de technologies, (ii) le développement de système semencier viable, (iii) la génération/adaptation des technologies et (iv) le renforcement de capacités et la coopération régionale pour créer au niveau de la sous-région, un espace de libre échange des technologies agricoles.
Quatre grandes composantes
« Le PPAAO est venu capitaliser sur le plan d’urgence que le chef de l’Etat a mis en place, dès la crise alimentaire et nutritionnelle que l’ensemble des pays de la planète ont connue en 2007 », a souligné Koutéra Bataka (ministre en charge de l’agriculture).
Depuis sa mise en œuvre, le projet s’est exécuté à travers quatre grandes composantes à savoir :
•Composante 1: Conditions propices à la coopération sous régionale en matière de développement, de diffusion et d’adoption de technologies agricoles.
•Composante 2 : Renforcement des centres nationaux de spécialisation/Renforcement du système de Recherche ;
•Composante 3 : Appui à la demande de la génération, la diffusion et de l’adoption des technologies ;
•Composante 4 : Coordination du projet, gestion, suivi et évaluation.
A travers ses composantes, le PPAAO a permis la mise en conformité du Togo avec les règlements communautaire sur les semences, les pesticides et les engrais, d’où le libre échange des technologies avec les autres pays de la CEDEAO.
Bâtiments réhabilités, équipements acquis, multitudes de technologies…
Par ailleurs, des bâtiments ont été réhabilités et des équipements performants fournis aux institutions partenaires à l’instar de l’ICAT, de l’ITRA et de l’ESA pour renforcer le stock de technologie disponible aussi bien dans le domaine de la production que de la transformation et valorisation des produits agricoles.
Ses interventions ont aussi permis de réhabiliter des centres de formation agricole de l’ICAT, des stations de recherche et bâtiments des laboratoires d’analyse de l’ITRA voire la construction d’un laboratoire de contrôle de qualité des aliments et l’acquisition des unités mobiles aux profits des producteurs semenciers.
Le PPAOO a aussi appuyé la formation des cadres du domaine agricole en master et en doctorat.
Au total 77 cadres ont bénéficié des formations diplômantes dont 34 en doctorat et 43 en masters tous provenant de l’ITRA, l’ICAT, l’ESA, les DRAPAH et la DPA.
« Le PPAAO est caractérisé par de multitudes de technologies qui sont mises à la disposition des agriculteurs. Des innovateurs soutenus dont Logou Concept (qui aujourd’hui a mis au point, le mini-tracteur togolais) et Guema M’Bantana (qui a fabriqué la décortiqueuse de sésame). Il a également un certain nombre d’autres équipements et technologies mis au point et développés par des togolais au-delà des unités de recherches », a indiqué le ministre Bataka.
Le projet a financé 20 sous-projets compétitifs et 7 sous projets commissionnés et générer 18 nouvelles technologies.
Prise en compte des changements climatiques
Le projet sous régional intitulé « renforcement des capacités des acteurs de l’agriculture à l’utilisation des informations climatiques pour une plus grande résilience du secteur agricole en Afrique de l’Ouest (CaSCIERA-TA », placé sous la responsabilité des PPAAO/WAAPP a été initié, dans le cadre de la prise en compte des changements climatiques.
Ainsi, le volet national de ce projet a été mis en œuvre PPAAO-Togo
Objectif principal visée par le CaSCIERA-TA : améliorer la résilience du système agricole (cultures, élevage, arbres, etc.), la sécurité alimentaire et la nutrition face aux chocs climatiques saisonniers, depuis l’échelle champ jusqu’au niveau national.
Grâce à ce projet, 104 producteurs ont été formés à l’approche PICSA et 22 chercheurs à l’approche SARAH et de produire des bulletins météo.
Le programme matérialisé par l’existence de la filière semencière
Grâce au PPAAO, le Togo connaît aujourd’hui un début de développement d’entreprises semencières.
Ainsi sur la filière semencière, les interventions du projet pour la facilitation de l’accès des producteurs aux semences certifiées ont permis de toucher 422.971 bénéficiaires (transformateurs/producteurs) avec plus de 3521 tonnes de semences certifiées de maïs, riz, soja, riz hybride, fonio, sésame, palmier à huile, maïs hybride pour une superficie couverte de plus de 200.600 ha de 2013 à 2019.
Ces interventions ont entraîné une augmentation significative de la production de semences certifiées qui a globalement doublé en passant de 1260 t en 2012 à 2400 t en 2019, cela grâce à l’appui en kits de semences et d’engrais apportés aux multiplicateurs de semences et une amélioration du taux de couverture en semences certifiées dont le taux moyen est passé de 3% à 8% au cours de la période de 2012 à 2019.
Globalement, ces interventions ont permis d’améliorer les rendements de maïs de 39% et ceux du riz de 9% auprès des bénéficiaires du projet.
Par ailleurs, le PPAAO a appuyé la production de 1620 géniteurs ovins caprins à la station de recherche de l’ITRA et fourni du matériel nécessaire à la fabrication du foin pour nourrir le bétail en contre-saison.
Au terme de l’exécution de la phase initiale et de la phase additionnelle, le projet a touché 613.610 bénéficiaires (dont 250 199 femmes soit 40,8%), 101 302 bénéficiaires utilisent les technologies générées par d’autres pays et introduites par le projet.
Environ 364.547 ha de superficies sont couvertes par les nouvelles technologies sur une cible de 300.000 en fin de projet et 422.971 bénéficiaires (transformateurs/producteurs) ont adopté au moins une technologie rendue disponible par le projet sur une cible de 350.000 prévue en fin de projet. FIN
Edem Etonam EKUE