Le Togo a enregistré 522 cas confirmés de coronavirus pour 23.988 tests réalisés avec 13 décès, selon les chiffres officiels publiés mercredi à 19H05 GMT.
Au total 265 patients sont guéris — soit près de 51% des cas confirmés enregistrés depuis le 6 mars — et 244 autres sous traitement.
Depuis quelques semaines, le nombre de cas confirmés évolue en dents de scie.
« C’est une stratégie que nous avons voulue, car inutile d’enregistrer d’énormes cas, pour espérer une décroissance, situation que notre économie et notre système de santé ne pourront pas supporter », a souligné Prof. Majesté Watéba Ihou (infectiologue et responsable de l’Unité opérationnelle de prise en charge des maladies du Covid-19).
Travail extraordinaire des épidémiologistes
« Le fait que notre pays n’ait pas enregistré un nombre impressionnant de cas, n’est pas un hasard, c’est un travail extraordinaire qu’abattent les épidémiologistes. Ceux qui font le gros boulot, sont ceux-là qui vont +traquer+ les cas », a précisé Prof. Ihou.
« Parfois, nous mettons autour d’un seul individu, 90 personnes en quarantaine. Et cette façon d’étouffer la propagation du virus a fait que nous n’avons pas eu un grand nombre de cas. Et c’est ce que beaucoup de pays n’ont pas fait. L’État dépense assez de fonds dans la recherche. C’est un modèle togolais », a-t-il poursuivi.
« C’est la stratégie du pauvre. Si tu ne sais pas courir, il faut savoir te cacher. Au Togo, nous ne savons pas courir, nous avons adopté la stratégie de nous cacher. Et nous cacher c’est quoi: traquer le cas et essayer de l’étouffer, avant qu’il ne s’étale. Le Bénin aussi réussit très bien cette stratégie. Donc au Togo, notre stratégie est celle de suivi des cas, d’extraire de la population, tous sujets suspects ou malades pour les soigner. Et je peux vous dire qu’après la covid-19, des pays viendront apprendre chez nous (petit pays), la stratégie que nous avons utilisée pour affronter cette affection avec beaucoup d’intelligence », a ajouté Prof Ihou.
Toujours respecter les mesures barrières
La levée de certaines dispositions ne signifie guère la fin de l’épidémie du coronavirus dans notre pays, a martelé lundi dernier, le gouvernement.
Les autorités togolaises ont procédé à la levée totale du couvre-feu et du bouclage de certaines villes notamment Lomé, Tsévié, Kpalimé et Sokodé, avec les contrôles stricts aux entrées à hauteur de Tsévié sur la route nationale N°1, du péage d’Aného sur la route nationale N°2 et d’Amoussou-Copé sur la route nationale N°5.
« L’épidémie est toujours en cours au Togo, alors la levée des mesures ne peut être bénéfique que si nous conservons le respect des gestes barrières et des mesures d’hygiène individuelles. Le gouvernement a pris des restrictions pour freiner la propagation de la maladie et ainsi de donner le temps à notre système de santé de se renforcer et d’être en capacité de prendre en charge valablement les cas qui viendraient à subvenir. Aujourd’hui, les tests sont disponibles en grande quantité, les équipements de protection du personnel médical également et des centres de prise en charge sont disponibles un peu partout sur le territoire national», a confié à ‘Agence Savoir News, l’un des médecins du corps soignant au CHR Lomé-Commune.
«L’obligation du port de masque vaut pour tout le monde et en tout lieu. Tous les masques de protection sont autorisés. Et notamment, les masques artisanaux qui existent un peu partout en ville », a-t-il ajouté.
Certaines restrictions demeurent
Le gouvernement avait pris une batterie de mesures. L’état d’urgence continue à être en vigueur et le gouvernement garde la possibilité de prendre des mesures s’il apparaît nécessaire de les prendre.
Les rassemblements de plus de 15 personnes restent interdits. Les frontières terrestres, maritimes et aériennes sont toujours fermées jusqu’à nouvel ordre.
Les écoles restent fermées quand bien même le gouvernement et l’ensemble des acteurs du secteur de l’éducation se préparent activement à une réouverture dans les conditions requises pour éviter une propagation de la maladie et surtout ne pas exposer les apprenants et les enseignants à un quelconque risque.
« Le gouvernement communiquera officiellement et en temps opportun, la date de la réouverture des établissements scolaires, contrairement à la date du 8 juin relayée par les réseaux sociaux », a rassuré dimanche dernier Affoh Atcha-Dédji (ministre des enseignements primaire et secondaire).
Par ailleurs, les lieux de cultes restent également fermés, de même que les discothèques. FIN
Junior AUREL