Des paramètres agro-hydro-climatiques ont été élaborés, afin de permettre aux paysans togolais de mieux générer la campagne agricole 2020.
Un bulletin de la prévision saisonnière 2020 a été rendu public, donnant assez de détails sur les cumuls des précipitations, les saisons, les séquences sèches etc…
La mauvaise performance enregistrée pour la production cotonnière 2019/2020 est « essentiellement due aux difficultés et variations pluviométriques atypiques de cette campagne, caractérisée par de grandes poches de sécheresses en début de campagne, limitant les emblavures et d’importantes inondations en fin de campagne, occasionnant d’importantes pertes de capsules ».
La campagne de production cotonnière 2019/2020 a donné des résultats en deçà des attentes, 116.000 tonnes contre 137.000 tonnes en 2018-2019.
Prévision des cumuls pluviométriques de Juin à Août/Juillet à Septembre
Dans la Maritime, la Kara, les Savanes et l’extrême nord de la centrale, une situation pluviométrique très proche de la normale à tendance excédentaire est attendue. Par contre dans les Plateaux et la majeure partie de la Centrale, on aura des précipitations déficitaires à tendance normale.
Au cours de la période de juillet, août et septembre, tout le pays connaîtra, une situation pluviométrique proche de la normale à tendance excédentaire à l’exception du sud-ouest des Plateaux et du nord-ouest de la Maritime.
La situation pluviométrique sera normale à excédentaire à l’exception des Plateaux et la majeure partie de la Centrale. Une situation normale à excédentaire est attendue sur l’ensemble du pays à l’exception du nord-ouest de la Maritime et du sud-ouest des Plateaux.
Dates de début de la saison des pluies
La saison démarre, lorsqu’on enregistre au moins 20 mm de pluie en 1, 2 ou 3 jours consécutifs et sans épisodes secs de plus de 10 jours dans les 30 jours qui suivent à partir du 15 mars.
Il est donc prévu un démarrage normal à tardif de la saison dans la partie septentrionale du pays.
Dates de fin de la saison des pluies
La fin de la saison des pluies a lieu à partir du 1er octobre, lorsque le sol capable de contenir 70 mm d’eau disponible est complètement épuisé par une perte quotidienne d’évapotranspiration de 4 mm.
Les dates de fin de saison précoces à tendance normales sont attendues dans les régions Centrale, Kara et Savanes.
Séquences sèches en début de la saison
C’est le nombre de jours secs consécutifs le plus long pendant les 50 jours après la date de début de la saison.
Il est prévu des séquences sèches longues à normales en début de saison dans les trois régions concernées par rapport à la normale 1981-2010 (Centrale 8 jours, Kara 8 jours et Savanes 9 jours).
Séquences sèches vers fin de la saison
Les séquences sèches les plus longues vers la fin de la saison (période prenant en compte les phases critiques d’épiaison-floraison et de maturation des cultures), sont déterminées à partir du 50ème jour de l’installation de la saison et jusqu’à la date de fin de la saison.
En se référant aux différentes normales de la zone monomodale (Centrale 10 jours, Kara 10 jours et Savanes 11 jours), il est prévu des séquences sèches normales à longues vers la fin de saison.
Prévision des écoulements 2020
La synthèse des prévisions des écoulements dans les bassins fluviaux du Togo, sur les périodes Juin-Juillet-Août (JJA) et Juillet-Août-Septembre (JAS) 2020, par rapport à la période de référence 1981-2010, se présente comme suit :
– Bassin de l’Oti (partie nord) : Des écoulements excédentaires à tendance normale sont attendus.
– Bassins du Mono et de l’Oti (partie sud) : Des écoulements normaux à tendance excédentaire sont attendus.
– Bassin du Lac Togo : Des écoulements normaux à tendances déficitaires sont attendus.
Recommandations pour la réduction des principaux risques
Face au risque d’inondation : Au regard des cumuls de pluies globalement supérieurs à la moyenne attendus, des durées de séquences sèches plus courtes à moyennes, des écoulements des cours d’eau excédentaires, les risques d’inondations sont élevés.
Pour atténuer ces risques sur les personnes, les animaux, les cultures et les biens matériels, il est recommandé de:
– Suivre de près les seuils d’alerte dans les différents sites à haut risque d’inondation ;
– Renforcer la communication des prévisions saisonnières et la sensibilisation des communautés vulnérables, en impliquant les acteurs étatiques et les différentes plateformes de réduction des risques de catastrophe dans la chaîne de communication et de gestion des crises ;
– Prévenir l’occupation anarchique des zones inondables, en particulier dans les zones urbaines
– Renforcer la veille et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires ;
– Assurer le curage régulier des caniveaux d’assainissement ;
– Faire des exercices de simulation dans le cadre de la préparation des plans de réponses aux inondations.
Face aux risques phytosanitaires et d’insécurité alimentaire : Au regard de la situation globalement humide attendue pour la saison des pluies 2020 et de la crise acridienne en cours en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique, il est très probable d’observer une incursion d’essaims de criquets pèlerins, à la faveur du démarrage précoce prévu pour la saison des pluies dans la bande sahélienne.
Conjuguée à la situation liée à la pandémie du COVID19, ce risque d’invasion acridienne pourrait aggraver le risque d’insécurité alimentaire pour des millions de personnes au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Pour prévenir les risques, il est recommandé :
– aux Etats, de renforcer la surveillance vis-à-vis de l’invasion acridienne dans les zones à risque des pays de la ligne de front, et de maintenir la vigilance contre les autres ravageurs des cultures comme la chenille légionnaire ;
– aux Organisations Inter-Gouvernementales (OIG), de la région de mobiliser les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et la communauté internationale pour une gestion préventive du risque acridien
– aux PTF, d’accompagner les Etats du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, les OIGs de la région dans leurs efforts de lutte contre les nuisibles des cultures et les autres fléaux qui peuvent impacter négativement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Face au risque de sécheresse : En dépit du caractère globalement humide attendu pour la saison des pluies 2020, il est probable d’observer par endroit des déficits hydriques pouvant retarder la mise en place de la biomasse fourragère, entraîner des échecs de semis et affecter la croissance des plantes.
Ces déficits hydriques pourraient aussi favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures. Par. Pour prévenir les risques, il est recommandé de :
– Diversifier les pratiques agricoles, à travers notamment la promotion de l’irrigation, du maraîchage pour réduire le risque de baisse de production dans les zones exposées ;
– Veiller à une gestion intégrée des ressources en eau pour une meilleure prise en compte des différents usages, notamment les besoins des barrages hydro-électriques et des aménagements hydro-agricoles ;
– Interagir avec les techniciens de la Météorologie Nationale, de l’Agriculture et de l’Hydrologie pour des informations spécifiques aux pays et les conseils agro-hydrométéorologiques sur les conduites à tenir. FIN
Edem Etonam EKUE