Financé par la Banque mondiale, le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) est un programme sous-régional.
Au Togo, ce programme est mis sous tutelle du ministère de l’agriculture, de la production animale et halieutique. C’est l’un des projets phares du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA).
Le PPAAO- Togo vise spécifiquement à : (i) générer, adapter et diffuser un panel de technologies améliorées de production durable des principaux produits végétaux (maïs et riz) et des produits animaux (volailles et petits ruminants) ; (ii) améliorer l’efficience et la performance de la recherche agricole par le renforcement des capacités des institutions de recherche agricole dans les domaines techniques, administratif, financier et de la planification ; (iii) et renforcer l’efficacité, la performance et la pérennité des services de vulgarisation agricole pour les rendre opérationnels.
« Grâce au PPAAO, nous connaissons aujourd’hui un début de développement d’entreprises semencières. Le pays venait de très loin. On n’avait pas d’entreprises semencières, car on avait que très peu se semence », s’est réjoui Noël Koutéra Bataka (ministre de l’agriculture, de la production animale et halieutique).
« Le PPAAO qui a commencé en 2011, a connu une phase d’extension en 2016. De nos jours, le programme est matérialisé par l’existence de filière semencière.
En 2009, on avait moins de 500 tonnes de semences. Mais aujourd’hui, on est à plus de 2.500 tonnes de semences », a annoncé le ministre.
De multitudes de technologies mises à la disposition des agriculteurs
Le Programme est marqué par l’augmentation du nombre de chercheurs ayant le doctorat au niveau de l’Institut togolais de recherche agronomique.
« Le PPAAO est caractérisé par de multitudes de technologies qui sont mises à la disposition des agriculteurs. Des innovateurs soutenus dont Logou Concept (qui aujourd’hui a mis au point, le mini-tracteur togolais) et Guema M’Bantana (qui a fabriqué la décortiqueuse de sésame). Il a également un certain nombre d’autres équipements et technologies mis au point et développés par des togolais au-delà des unités de recherches », a cité pêle-mêle M.Bataka.
Le PPAAO a aussi permis la mise en place d’un cadre réglementaire pour les réformes dans les filières semencières des engrais, mais aussi le développement d’un certain nombre de dispositifs de contrôle pour la qualité de ces intrants sur l’ensemble du territoire.
Le ministre a donné quelques exemples: (i) Tienebia Laré à Djangou (dans la région des Savanes) qui élève des pintades. Parti d’une cinquantaine de pintades par an, ce dernier peut aujourd’hui livrer 400 pintades, grâce au soutien du PPAAO.
(ii) L’inventeur Logou Concept avec son mini-tracteur Lowcost, conçu grâce à l’appui du PPAAO pour contribuer à accroître la mécanisation du secteur agricole.
« C’est la capacité de cet innovateur qui est améliorée », a précisé le ministre Bataka.
Autres exemples, la moissonneuse mise en place à Kolokopé, qui permet de produire du foin pour augmenter la production des géniteurs.
De nos jours, des élevages sont développés dans les milieux ruraux grâce aux noyaux des géniteurs fournis par le PPAAO.
« Le président de la coopérative des éleveurs à Kléyi, qui grâce au PPAAO, gagne plus de 4 millions de F.CFA par an. Un autre à Anié, gagne 7 millions de F.CFA par an dans l’élevage de moutons. C’est du concret, dans la vie de nos producteurs et productrices », a martelé M.Bataka.
« Nous étions à moins d’une tonne de riz par an, aujourd’hui nous sommes à plus 1,7 tonne de rendement moyen du riz pluvial. C’est pareil pour le maïs. Il était attendu globalement l’augmentation de 15% de la productivité. Nous en sommes quasiment à près de 17%. Si nous prenons toutes les technologies réunies, nous sommes à même de dire globalement que la productivité est améliorée », a-t-il poursuivi.
Selon ce dernier, la particularité du PPAAO, c’est d’avoir travaillé sur le cadre institutionnel. Il a mis l’accent sur la réforme sur les engrais, les semences et les pesticides.
Les « difficultés » à ne pas ignorer
Il y a difficultés dans la mise en œuvre du PPAAO qu’il ne faut pas ignorer, a reconnu le ministre.
Ce dernier a estimé qu’il faut absolument améliorer la structuration du marché au niveau des filières semencières.
« Il y a aussi l’insuffisance de ressources, qui n’a pas permis d’augmenter le nombre de chercheurs qui devraient être formés pour avoir leur thèse ou leur master. Il y a aussi des technologies qui n’ont pas été complètement diffusées eu égard au faible niveau de capacité d’un certain nombre de techniciens », a-t-il relevé.
Outre ces difficultés, il est à retenir que le PPAAO a balisé la voie à la transformation de l’agriculture togolaise.
« Nous étions à moins de 87% de couverture de notre besoin en denrées alimentaires. Aujourd’hui, nous sommes à plus 113% de notre couverture en besoins alimentaires. Ce sont des statistiques officielles. Le Togo a été distingué en 2013 et en 2015 par la FAO, par son effort exceptionnel de réduction de la sous-alimentation pour marquer cet exploit qui est fait grâce au Programme du plan national d’investissement agricole, sous le leadership du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, visionnaire qui dès le début, a mis en place les solutions pour permettre au Togo, de faire aujourd’hui des avancées remarquables dans le secteur agricole », a salué le ministre.
« Mieux, le PPAAO est venu capitaliser sur le plan d’urgence que le chef de l’Etat a mis en mis en place dès la crise alimentaire et nutritionnelle que l’ensemble des pays de la planète ont connue en 2007 », a conclu M.Bataka. FIN
Junior AUREL