Des milliers de fidèles musulmans se sont rendus dans les mosquées de Kano, grande ville du nord du Nigeria et l’un des épicentres de contamination du nouveau coronavirus dans le pays, pour la grande prière du vendredi à la veille des fêtes de l’Aïd.
La grande capitale du nord du Nigeria enregistrait vendredi 875 cas de contamination au Covid-19 et 36 morts, selon les chiffres officiels, mais des centaines de « morts mystérieuses » ont été déclarées à travers la ville où la situation est gravement préoccupante, selon les autorités.
Kano, où la grande majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté, vit sous confinement depuis cinq semaines et les mosquées étaient fermées depuis près de deux mois.
La population, extrêmement pratiquante dans cette région d’Iislam rigoriste, a particulièrement critiqué la fermeture des mosquées, et des dizaines d’imams ont été arrêtés pour avoir tenté de braver l’interdiction. Mais à la veille du weekend de l’Aïd-El-Fitr qui marque la fin du ramadan, les autorités ont permis un relâchement du confinement pendant quatre heures pour permettre aux fidèles musulmans de se rendre à la mosquée.
Dans la grande mosquée de Hotoro, dans le centre-ville, environ 3.000 personnes se sont réunies pour une prière exceptionnellement raccourcie à moins d’une heure.
Des gardes distribuaient des gels hydro-alcooliques aux fidèles et la police religieuse de la ville, où est appliquée la loi islamique de la Charia, distribuait des masques à la foule.
« Nous remercions Dieu de pouvoir observer les prières du vendredi et nous attendons de lui des signes de stabilisation de la pandémie du corona », raconte Ibrahim à l’AFP entouré d’autres fidèles.
La grande mosquée était pleine à craquer et les fidèles se pressaient les uns contre les autres pour écouter le prêche de l’Imam Abdulhadi Ibrahim, annonçant les fêtes de l’Aïd de dimanche et priant pour la lutte contre la pandémie qui touche cette capitale millénaire de l’Islam.
Tous les fidèles à l’intérieur de la mosquée portaient des masques, mais les enfants couraient entre les adultes, sans protection.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour garder tout le monde en sécurité, mais notre pouvoir est limité », confesse un chef traditionnel à l’intérieur de la mosquée. « Tout le monde doit se laver les mains avant d’entrer pour réduire les risques de transmissions », poursuit-t-il.
Dimanche, les fidèles se retrouveront une fois encore pour les prières de fin du ramadan et la fête de l’Aïd.
« Quand on regarde les gens, on se rend compte à quel point ils sont heureux d’avoir pu venir prier à la mosquée après des semaines de confinement », conclue Aminu Garba.
SOURCE : AFP