Les Béninois aux urnes pour les municipales malgré la menace du Covid-19

Patrice Talon glissant son bulletin dans l'urne

Les électeurs béninois se rendaient aux urnes dimanche pour élire des conseillers municipaux et communaux dans 77 communes, malgré les risques de contagion du nouveau coronavirus et les appels à boycotter le scrutin.

Des mesures spéciales de protection des populations ont été prises par la Commission électorale nationale autonome (Cena) et appliquées dans les bureaux de vote de tout le pays.

« Nous avons reçu des gels hydroalcooliques en quantité et des masques pour tous les électeurs », a déclaré à l’AFP, Mathieu Dominique Daki, un responsable local en charge de l’organisation du scrutin à N’dali, une commune située dans le nord du pays.

A Cotonou, capitale économique où ont été recensés la majorité des 339 cas officiellement déclarés de Covid-19, les agents électoraux ont imposé les mesures barrières et le respect de la distance sociale d’un mètre.

Toutefois, ces mesures ne parviennent pas à rassurer les électeurs, qui « sortent au compte-goutte », observe Dimitri Assani, un agent électoral en poste dans le cinquième arrondissement de la ville.

Derrière son masque, Donatien Sagbo Hounga attend « qu’il n’y ait plus d’électeurs devant les agents électoraux » pour accomplir son devoir.

« C’est peut-être une mesure excessive, mais il le faut », dit-il.

« Avec la menace liée au Covid-19, il est préférable de vite voter et de retourner chez soi avant les grandes affluences », explique Arnold Migan qui a voté dans le premier arrondissement de Cotonou à 7H30.

Le président Patrice Talon, le visage recouvert d’un masque, est allé voté tôt dans la matinée dans une école publique dans le quartier Zongo-Ehuzu de Cotonou.

Dans les grandes villes du sud du pays, comme Cotonou et Porto-Novo, l’affluence dans les bureaux de vote était toujours très faible à la mi-journée, a constaté l’AFP.

Seuls quatre partis d’opposition ont pu présenter des listes électorales, et de nombreuses voix ont dénoncé des « élections à marche forcée ».

Dans le quartier de Cadjehoun de Cotonou, bastion de l’ancien président Boni Yayi, qui s’est récemment retiré de la présidence de son parti accusant le chef de l’Etat de préparer un « parti unique à sa solde », seuls une trentaine de votants s’étaient rendus aux urnes à la mi-journée sur les 400 inscrits.

Les élections législatives de 2019 auxquelles aucun parti d’opposition n’avait pu se présenter, avaient marqué un tournant dans la vie démocratique béninoise par sa très faible participation (25%) et par la grave crise politique qui a suivi.

Les bulletins de vote devraient être compilés d’ici plusieurs jours et les résultats définitifs ne sont pas attendus avant une semaine.

SOURCE : AFP