Aboudou Assouma (président de la Cour constitutionnelle du Togo) a invité celui qui conteste les résultats de la présidentielle du 22 février et ses « ouailles » à apporter les « preuves » au lieu de « vociférer ».
Crédité de 19,46% des voix, l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo – arrivé en deuxième position – conteste vivement les résultats. L’opposant s’est auto-proclamé président de la République, peu avant la proclamation des résultats provisoires.
Arrêté de force à son domicile le 21 avril — pour n’avoir pas répondu aux convocations du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie pour « raison de santé », selon ses avocats — il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, le quatrième jour.
« Ce fameux gagnant et ses ouailles devraient apporter, pour éclairer la religion des juges que nous sommes, un adminicule de preuve (c’est-à-dire un commencement de preuve) par écrit. Mais rien, il faut vociférer seulement et ça marche. Non non, nous sommes dans un État de droit », a martelé le président de la Cour constitutionnelle lors de la cérémonie de prestation de serment du président Faure Gnassingbé.
« Le peuple s’est exprimé massivement, sans équivoque, haut et clair, en portant son choix » sur le président Faure Gnassingbé, « avec des suffrages à la mesure d’un plébiscite », a souligné Aboudou Assouma.
« Le suffrage universel a donc décidé. Il n’y a plus personne pour s’y opposer. Si d’aventure, par mégarde ou étourderie, quelqu’un s’y oppose, la force doit rester à la loi dans sa rigueur, quel que soit l’âge de son auteur », a-t-il précisé.
« La loi est égale pour tous. On ne peut pas se réfugier derrière son âge pour défier l’autorité de la loi, même sur une civière, son auteur doit répondre de son acte devant la justice », a ajouté M.Assouma.
Notons que le président Faure Gnassingbé — réélu à l’issue du scrutin du 22 février – a prêté serment ce dimanche dans la sobriété, pour un nouveau quinquennat.
La cérémonie s’est déroulée dans une ambiance particulière, en raison du coronavirus. Seuls les détenteurs d’une carte d’invitation avaient accès à la salle des fêtes de la présidence de la République.
Selon l’article 64 de la constitution, le président de la République, « avant son entrée en fonction, prête serment devant la Cour constitutionnelle réunie en audience solennelle … ». FIN
Junior AUREL