L’Alliance nationale pour le changement (ANC) a qualifié de « malveillants et calomnieux » les propos tenus récemment par Mgr Philippe Fanoko Kpodzro (Archevêque émérite de Lomé), accusant vertement les candidats de l’opposition à la dernière présidentielle, d’avoir reçu des enveloppes du pouvoir.
« Les leaders de l’opposition ont reçu de l’argent du chef de l’État, pour qu’ils se taisent, raison pour laquelle la victoire d’Agbéyomé n’est pas reconnu. Ils ont tous reçu de l’argent, aucune exception », a affirmé le prélat lors d’une conférence de presse, avant d’ajouter : « ce qui compte chez les togolais maintenant, c’est le ventre ».
« Le président de l’ANC n’a jamais rencontré seul ni Gnassingbé Eyadéma ni Faure Gnassingbé en tête-à-tête, encore moins reçu le moindre centime d’eux ou du pouvoir en place », rejette l’ANC dans un communiqué rendu public.
«Puisque vous persistez à le traiter de corrompu, qui s’en met plein les poches, nous nous voyons contraints d’exiger que vous produisiez sous quinzaine, à compter de la réception de cette lettre, la preuve de vos accusations. Passé ce délai, nous nous verrons dans la triste obligation de vous demander de produire ces preuves devant la hiérarchie de l’Eglise catholique ou, à défaut, devant les tribunaux», averti le parti de Jean Pierre Fabre.
L’ANC dénonce une « haine » que le prélat nourrit l’égard de l’ANC et son leader, du fait du refus de se soumettre à ses «diktats».
« Au nom des militants et sympathisants de notre parti, qui ne cessent de consentir d’énormes sacrifices au service de la cause que défend l’ANC, une cause qu’ils estiment juste et pour laquelle ils se mobilisent au péril de leur vie (…) nous vous prions d’apporter la preuve de vos allégations. Rendez-leur justice, rendez-leur dignité en répondant à notre demande », ajoute l’ANC dans son communiqué.
Précisons que Mgr Philippe Fanoko Kpodzro est le soutien farouche de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, arrivé en deuxième position à la présidentielle du 22 février.
Crédité de 19,46% des suffrages exprimés contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, l’opposant conteste toujours les résultats dénonçant de « graves irrégularités ».
Il s’était auto-proclamé président de la République, peu avant la publication des résultats provisoires de l’élection.
Le 16 mars, l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, à la demande du procureur de la République pour « troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciation calomnieuse et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». FIN
Chrystelle MENSAH/ Rédaction
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