L’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo convoqué pour la troisième fois consécutive devant le Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la gendarmerie, sera encore absent mardi, ont annoncé ce lundi ses avocats, évoquant deux raisons.
Pour les deux premières convocations (1er avril et 9 avril dernier), ses avocats se sont présentés devant le procureur de la République et le commandant du SCRIC, non pas pour représenter leur client, mais pour les informer de son indisponibilité, en raison son état de santé. Le 9 avril, des échauffourées ont été enregistrées entre forces de l’ordre et partisans de M.Kodjo, non loin de son domicile à Lomé.
Devant la presse ce lundi, les avocats ont affirmé que leur client n’est pas toujours apte à faire le déplacement de la gendarmerie mardi.
« L’état de santé et le réveil récent d’une pathologie locorégionale ancienne de M.Kodjo entravent douloureusement depuis quelques temps, toute mobilité spontanée de sa part », ont-ils souligné.
Les avocats exigent ensuite la suspension provisoire de l’enquête judiciaire, afin de permettre au tribunal de première instance, de première classe de Lomé, de statuer sur la demande de M.Kodjo en matière des droits de l’homme, d’annuler la décision du Parlement portant la levée de son immunité.
Pour les conseils de l’opposant, « la suspension provisoire de toute enquête judiciaire entamée sur la base d’une décision contestée et attaquée devant une juridiction indépendante, compétente pour rendre une décision à l’issue d’un procès équitable, s’impose ».
« Dans ces circonstances, vouloir à tout prix poursuivre la procédure pénale en cours contre notre client, sans permettre à priori au tribunal de première instance de première classe de Lomé, de statuer sur sa demande en annulation de la résolution de l’Assemblée nationale, procède tout simplement d’un forcing judiciaire qui contraste avec toutes les exigences d’un procès équitable et dont l’objectif est sans nul doute de placer notre client en détention et ainsi, le museler définitivement », ont dénoncé les avocats.
Arrivé en deuxième position avec 19,46% des suffrages exprimés contre 70,78% pour Faure Gnassingbé lors de la présidentielle du 22 février, Agbéyomé Kodjo conteste toujours les résultats dénonçant de « graves irrégularités ».
Il s’était auto-proclamé président de la République, peu avant la publication des résultats provisoires de l’élection.
Le 16 mars, l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, à la demande du procureur de la République pour « troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciation calomnieuse et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». FIN
Junior AUREL
Savoir News, la Maison de l’info