Gerry Taama (président du Nouvel Engagement Togolais /NET) est monté au créneau suite aux « bavures et exactions » enregistrées durant les nuits du couvre-feu, affirmant qu’une force spéciale « n’était pas appropriée ».
Ce couvre-feu observé de 20H à 6H depuis jeudi, vise notamment à freiner la propagation du nouveau coronavirus qui fait ravage dans le monde entier.
Une « force spéciale » anti-pandémie de 5.000 agents des forces de l’ordre a été créée pour veiller à l’application des mesures prises par le gouvernement dont le couvre-feu.
Plusieurs bavures ont été signalées et des images diffusées sur les réseaux sociaux aux premières heures de ce couvre-feu.
Dans un communiqué, le ministre de la sécurité a tapé du poing sur la table, mettant en garde les forces de l’ordre qui s’adonnent aux bastonnades.
« Aucun cas de voies de fait sur un quelconque citoyen ne restera impuni », avait martèle le général Yark Damehame, invitant également les « récalcitrants à suivre la majorité de la population en respectant à leur tour, l’ensemble des mesures prises dans le cadre de cette lutte ».
Selon Gerry Taama, le ministre de la sécurité, « ne peut malheureusement qu’être dépassé par l’ampleur des bavures ».
Il a rappelé avoir « critiqué la création d’une force spéciale anti-covid19, au motif que les unités traditionnelles maîtrisaient mieux leurs zones de responsabilité ».
« Lentement et sûrement, le piège se referme sur ce couvre feu dont l’objectif stratégique ne nous a jamais été expliqué. Comment un couvre feu lutte contre la propagation du virus quand les gens circulent librement en journée ? », s’est-il interrogé.
Pour le président du NET, le vrai problème réside dans le fait de mettre en place, « des unités qui ne sont pas habituées à travailler ensemble, qui n’ont aucun attachement avec le milieu et bien souvent, qui ne sont pas forcément ravies de faire ce travail ».
« Le piège, c’est que le commandement va rapidement être dans une impasse. En temps normal, la gendarmerie, la police et les différents régiments de Lomé ont chacun leur zone de responsabilité où les unités patrouillent », a-t-il expliqué.
« Pour moi, la solution consisterait à conserver les unités existantes, quitte à les incorporer tel quel dans la force spéciale », a proposé M.Taama.
Mais il est important, a-t-il poursuivi « de rappeler à nos forces de défense que quel que soit l’infraction commise par un citoyen, les bastonnades ne sont pas prévues par notre code pénal ».
En rappel, le Togo a déjà enregistré 52 cas de coronavirus avec 3 morts, selon les chiffres officiels publiés ce lundi. Vingt-deux cas sont guéris et 27 autres, sont sous traitement. FIN
Chrystelle MENSAH/Rédaction