Une « commission spéciale » devra entendre mercredi l’opposant et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, suite à une demande de levée de son immunité parlementaire, faite par le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Lomé, indique un courrier de la présidente de l’Assemblée nationale.
« Conformément à l’article 79-3 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la commission spéciale doit vous entendre ou entendre l’un de vos collègues que vous aurez désigné pour vous représenter », souligne le courrier de Mme Yawa Djigbodi Tségan.
Le Procureur de la République a demandé la levée de l’immunité parlementaire de M.Kodjo, « contre qui pèsent de graves présomptions d’avoir commis des infractions à la loi pénale ».
« Aux premières heures de la campagne électorale, le député Agbéyomé Kodjo, candidat du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) et de la dynamique Mgr Philippe Fanoko Kpodzro à l’élection présidentielle du 22 février, s’est adressé aux forces de l’ordre et de sécurité en qualité de futur président de la République, en faisant abusivement usage des symboles et emblèmes de l’Etat, tout comme lors de son investiture comme candidat à la paroisse Saint Kisito par Mgr Kpodzro », souligne le Procureur.
Ce dernier a également relevé d’autres éléments contre le député Agbéyomé Kodjo.
« Ces propos et agissements rentrent dans les prévisions des dispositions pénales et reçoivent les qualifications de troubles aggravés à l’ordre public, de diffusion de fausses nouvelles, de dénonciation calomnieuse et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
« Dans le souci de préserver l’ordre public et la paix sociale, le ministère public entend engager sans délai, des poursuites pénales contre le député Agbéyomé Kodjo pour répondre des faits délictuels et criminels sus mentionnés conformément aux dispositions pénales en vigueur dans notre pays », ajoute le procureur Essolissam Poyodi.
Crédité de 19,46% des voix, M.Kodjo est arrivé en deuxième position, derrière Faure Gnassingbé (70,78% des voix), selon les résultats définitifs publiés le 3 mars par la Cour constitutionnelle. L’opposant conteste les résultats, dénonçant de « graves irrégularités ». FIN
Junior AUREL