Guinée: Nouvelle mobilisation anti-Condé et nouveaux incidents

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La banlieue de la capitale, Conakry, et plusieurs villes de Guinée ont été le théâtre de nouveaux heurts mardi, lors d’une journée de mobilisaton contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, ont rapporté des témoins et des sources sécuritaires.

Ce petit pays de 13 millions d’habitants, pauvre malgré d’importantes ressources minières, est en proie depuis mi-octobre à une vive contestation, attentivement suivie par la communauté internationale, inquiète de l’évolution tant la Guinée est coutumière des protestations et des répressions violentes.

Le collectif de partis, de syndicats et de membres de la société civile qui mène le mouvement a appelé les Guinéens à une mobilisation « massive » mardi et mercredi et à la « désobéissance civile », visant en particulier les activités économiques.

La protestation a cependant paru moins intense que la semaine précédente, où elle avait coûté la vie à au moins trois civils et où des bâtiments officiels avaient été attaqués.

Au moins 23 civils et un gendarme sont morts depuis la mi-octobre.

Dans plusieurs quartiers de la grande banlieue de Conakry, fiefs de l’opposition, des groupes de jeunes ont lancé des pierres contre les forces de sécurité qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène, a rapporté un correspondant de l’AFP.

Des affrontements ont mis aux prises les forces de sécurité avec des manifestants qui avaient dressé des barricades sur les routes à Dinguiraye (centre) et à Nzérékoré (sud-est), près de la frontière avec la Côte d’Ivoire et le Liberia, ont dit les forces de sécurité et des habitants.

Les médias et un habitant ont rapporté que la voie servant au transport de la bauxite, importante source de revenus pour le pays, avait été attaquée à Boké (nord).

Le gouverneur de Boké, le général Siba Lohalamou, a démenti que le train ait été bloqué et a fait état d’un arrêt temporaire, par mesure de précaution.

L’activité a tourné au ralenti dans d’autres villes, ont indiqué les habitants.

Le Front national de défense de la Constitution a fait descendre dans la rue à plusieurs reprises des dizaines ou des centaines de milliers de Guinéens ces derniers mois.

Il réclame que le président Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, renonce au projet qu’elle lui prête de se représenter fin 2020 alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

M. Condé, 81 ans, se garde depuis des mois de se prononcer clairement.

Les défenseurs des droits humains dénoncent l’usage excessif de la force par les services de sécurité, les arrestations arbitraires et l’impunité des policiers et des gendarmes. Le gouvernement se pose en garant de l’ordre public. FIN

SOURCE : AFP