Lutte contre les faux médicaments : Jean-Yves Ollivier dévoile les points saillants du sommet de Lomé

Jean-Yves Ollivier

Jean-Yves Ollivier (président de la Fondation Brazzaville) a dévoilé mardi soir, les points saillants du sommet prévu vendredi et samedi à Lomé, sur la lutte contre le trafic des faux médicaments. Il s’agit d’une initiative de Lomé, appuyée par la Fondation Brazzaville.

Ainsi, les chefs d’États du Congo, de la Gambie, du Ghana, du Niger, de l’Ouganda, du Sénégal et du Togo se réuniront dans la capitale togolaise, afin de signer un « accord-cadre légalement contraignant » visant à lutter efficacement contre le trafic des faux médicaments.

« C’est un sommet qui va engager les signataires à agir. Ils vont s’engager à agir d’abord en criminalisant ce trafic, car dans de nombreux pays, ce trafic n’est pas punissable, ou punissable par des amendes », a déclaré Jean-Yves Ollivier sur le plateau de la télévision nationale.

« Nous allons essayer d’unifier les législations des pays qui seront signataires de l’accord, et permettre aussi des échanges transfrontaliers d’informations et de poursuites. Nous espérons que les lois seront très dures », a-t-il souligné.

Selon lui, ce trafic favorise également la corruption à tous les niveaux : « elle permet à ces deux médicaments de rentrer dans les pays et de tuer. Cela doit cesser. Les auteurs, doivent être punis par la loi ».

Après la signature de l’accord, a poursuivi M.Ollivier, il y aura une coordination entre les Etats, afin de « passer aux étapes suivantes ».

« Car le sommet de Lomé va encourager d’autres États à se joindre à nous pour signer l’accord. Nous envisageons déjà un deuxième sommet, avec beaucoup plus de chefs d’Etat africains pour passer à une étape supérieure de la lutte », a précisé le président de la Fondation Brazzaville.

Ce deuxième sommet se tiendra en juillet prochain. Mais le lieu sera connu samedi, à la clôture du sommet de Lomé, a indiqué M.Ollivier

Par ailleurs, un concours sera lancé à l’endroit de la jeunesse togolaise.

« Une vingtaine de jeunes seront sélectionnés pour présenter leurs propositions au grand sommet qui se tiendra en juillet. Il faudrait que la jeunesse africaine nous aide également et nous donne des impulsions pour nous permettre de lutter contre ce fléau », a-t-il ajouté.

Chaque année, on estime à 200 milliards de dollars, la valeur du marché illégal des médicaments non conformes aux normes et falsifiés, soit environ10 à15% du marché pharmaceutique mondial.

En 2015, 122.000 enfants de moins de 5ans seraient morts à cause d’antipaludiques de mauvaise qualité en Afrique subsaharienne. On estime que 128 pays dans le monde sont touchés par les médicaments falsifiés.

Environ 42% de tous les médicaments falsifiés découverts, depuis 2013, l’ont été en Afrique. Dans certains pays africains, on estime que les médicaments falsifiés représentent 30 à 60% de tous les produits médicaux.

La Fondation Brazzaville occupera un rôle clé : elle sera responsable du suivi, de la coordination et du conseil, afin d‘assurer la mise en place d’une législation criminalisant le trafic de faux médicaments.

Rappelons que la Fondation Brazzaville est une organisation indépendante à but non lucratif, basée au Royaume-Uni et enregistrée auprès de la Charity Commission.

Elle propose des initiatives visant à promouvoir le développement durable, la prévention des conflits et à faciliter une coopération pacifique sur le continent africain. FIN

 

Junior AUREL