Djimon Oré, Tchatikpi Ouro-Djikpa et Nathaniel Olympio ont appelé ce mercredi, les togolais à « s’engager sans délai, dans un grand creuset de réorientation de la lutte pacifique pour l’avènement d’une transition politique apaisée au Togo ».
Les « grands sacrifices » que le peuple togolais a consentis depuis 30 ans « n’ont malheureusement pas donné les résultats attendus », ont-ils souligné lors d’une conférence de presse.
« L’impasse politique qui dure depuis des décennies déjà est devenue permanente et singulière », ont estimé ces trois opposants dans une déclaration rendue publique.
Cette situation « instaurée et entretenue par les tenants du système en place est très dangereuse pour l’avenir du pays « , ont-ils averti.
Pour Oré, Ouro-Djikpa et Olympio la « rue est l’un des instruments qui parlera mais qu’à elle seule, n’est pas suffisante ».
« La crise est profonde et nécessite des mesures politiques d’envergure. Le peuple togolais demeure le seul artisan de la réalisation de ces mesures notamment : mettre à plat le volet constitutionnel, refondre l’architecture institutionnelle, moderniser le cadre électoral, moderniser les forces de sécurité et de défense et renforcer leurs liens avec le peuple, réconcilier le peuple avec lui-même et lui redonner sa pleine souveraineté « .
De ces sujets énumérés dans la déclaration liminaire, il est indispensable, ont-ils précisé, que les togolais aspirent à une amélioration de leurs conditions de vie et une extension de leur espace de liberté que procure un système démocratique avéré.
« Nous allons faire tout ce qu’il faut pour qu’il ne se tienne pas au Togo, une élection illégale. Le régime togolais nous a toujours opposé la légalité de leurs actions. Aujourd’hui, nous allons les prendre à leur propre jeu. Ils ont créé une situation d’illégalité, nous ne parlons plus de leur légitimité, nous voulons qu’il y ait une élection légale au Togo », a martelé Nathaniel Olympio (président du Parti des Togolais).
Rappelons que Tchatikpi Ouro-Djikpa a été récemment « exclu » du Parti National Panafricain (PNP) pour ses « prises de liberté », contraire à la ligne du parti. Il lui est reproché d’engager une initiative visant à créer une nouvelle coalition, sans l’avis du bureau du parti.
La sortie de ces trois opposants intervient au lendemain de l’annonce officielle du président Faure Gnassingbé à la présidentielle du 22 février. Ce dernier a été investi mardi à Lomé par son parti, l’Union pour la République (UNIR). Élu en 2005, il a été réélu en 2010 et 2015. La révision constitutionnelle de mai 2019, l’autorise à se représenter en 2020 et en 2025.
Plusieurs leaders de l’opposition ainsi que des personnalités de la société civile, ont annoncé depuis des semaines, leur intention de participer à ce scrutin.
Les candidats doivent déposer leurs dossiers au siège de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), au plus tard ce mercredi à minuit. FIN
Bernadette AYIBE
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