Les populations du canton de Kpimé notamment les producteurs, transformateurs, commerçants et consommateurs ont été édifiées vendredi à Kpimé Tomégbé, (environ 120 km au nord-ouest de Lomé), sur les valeurs nutritionnelles du manioc à chair jaune, un nouveau type de manioc enrichi en bêta-carotène, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Cette rencontre est initiée par le ministère de l’Agriculture, de la Production animale et halieutique à travers l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA).
Elle fait partie des actions du gouvernement togolais visant à développer la filière manioc en vue d’améliorer la sécurité nutritionnelle, promouvoir la production, la transformation, la commercialisation et la consommation de cette denrée.
Il s’agit aussi d’expliquer aux participants, les vertus nutritionnelles du manioc à chair jaune et de la nécessité de son introduction dans les habitudes alimentaires des Togolais.
A l’occasion, la directrice des laboratoires à l’ITRA, Mme Nyaku Afua Edith, a fait cas de la quantité annuelle de manioc produite et les zones de sa culture au Togo
Elle a signalé ensuite que sa production totale varie de 700.000 à 800.000 tonnes par an et les régions maritimes et des plateaux sont les grandes productrices avec respectivement 45% et 30% de la production nationale. La région centrale 15%, la région de la Kara moins de 10% et la région des Savanes moins de 0,5% se partagent le reste de la production.
La directrice des laboratoires à l’ITRA a ensuite énuméré les deux types de manioc qui existe au Togo, notamment le manioc amer qui peut être toxique s’il est mal cuit car sa teneur en acide cyanhydrique est élevée et le manioc doux qui se cuisine plus facilement, parce que ne contenant que d’infimes quantités de substances toxiques disparaissant à la cuisson.
Pour elle, le manioc ne contenant pas de gluten, constitue donc un produit à intégrer dans l’alimentation des personnes souffrant de maladie cœliaque (intolérance au gluten). Mme Nyaku a précisé que l’amidon du manioc facilement digestible aide à réguler les problèmes de diarrhée.
Elle a ajouté que les glucides contenus dans le manioc sont composés d’amidon, ce qui en fait un féculent intéressant à intégrer aux menus, puisqu’ils apportent des calories à l’organisme. Le manioc dit-elle permet grâce à sa teneur en magnésium, non seulement de renforcer les défenses immunitaires de l’organisme mais aussi de contribuer au bon fonctionnement des muscles et du système nerveux. Le potassium joue un rôle dans la transmission de l’influx nerveux et aide à une bonne contraction des muscles du corps, ainsi que du cœur alors que la vitamine C joue un rôle d’antioxydant et permet aussi une bonne absorption du fer non héminique.
Cependant, le manioc présente des carences nutritionnelles, c’est ainsi que ces racines sont pauvres en lipides, en vitamines A et en protéines indispensables au bon fonctionnement et à la croissance de l’organisme.
C’est pour résoudre le problème de manque de vitamine A dans le manioc, que des essais de bio fortification ont été réalisés au Nigeria, aux USA, en Inde, pour donner le manioc à chair jaune.
En plus de la richesse du manioc à chair blanche en glucide, magnésium, potassium et en vitamine C, le manioc à chair jaune contient du bêta-carotène riche en vitamine A, qui joue un rôle capital dans la vision, dans la croissance des os, dans la protection de la peau, et dans l’immunité de l’organisme.
La directrice des laboratoires à l’ITRA, Mme Nyaku Afua Edith a rappelé à son auditoire, la valeur nutritionnelle des feuilles de manioc. Ces feuilles tendres du manioc, dit-elle contiennent environ 25% de protéines en poids secs et sont une source appréciable de fer, de calcium et de vitamine A. La teneur en acides aminés essentiels de la protéine des feuilles de manioc est comparable à celle de protéine d’œuf de poule.
Elle a rappelé à la fin que, dans les zones où le manioc est un aliment de base, il est conseillé d’utiliser les feuilles fraiches de manioc, en complément de la ration de base d’autres aliments riches en lipides et en protéines.
« Au Togo où environ 30% des enfants âgés de 0 à 59 mois souffrent de carence en vitamine A, la consommation de manioc à chair jaune devient indispensable », a conclu Mme Nyaku. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE