Les cheffes traditionnelles ou « reines mères » du grand Kloto (Kpélé, Danyi, Kloto, Agou) ont entamé mardi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation de quatre jours pouvant leur permettre de cerner des notions liées au droit et au leadership pour mieux exercer leurs fonctions, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le préfet de Kloto, en présence du 2ème adjoint Lekey Yaovi Koumassi et des garants des us et coutumes.
Cette formation qui tient lieu de lancement du « Émergences des cheffes traditionnelles du grand Kloto », s’inscrit dans le cadre de l’exécution dudit projet.
Initiée à l’actif de l’ONG ALAFIA (Femme santé et Développement) avec l’appui technique et financier de l’Union Européenne à travers le Programme de Consolidation de l’État et du Monde Associatif (Pro-CEMA), cette formation entend doter les cheffes traditionnelle de compétences nécessaires en droit et en leadership qui leur permettra de mieux exercer leurs fonctions.
Elle a pour objectif de renforcer le pouvoir politique de ces cheffes traditionnelles du grand Kloto.
Ce projet dont l’objectif est de renforcer le pouvoir politique des cheffes traditionnelles du grand Kloto, est le prolongement du combat que l’ONG ALAFIA a entamé depuis 2013 afin de favoriser l’implication totale et effective des « Mamas » dans la gestion des affaires publiques.
Durant leur séjour à Kpalimé, les cheffes traditionnelles du grand Kloto, seront formés sur le rôle et mission des reines mères, les techniques de communication et d’animation, l’organisation judiciaire et les compétences juridictionnelles. Elles doivent pouvoir maîtriser également les fondamentaux du droit moderne ainsi que les concepts et principes de droit, tels que le droit de la famille, le droit foncier, le droit pénal, le droit du travail, la filiation et l’autorité parentale, le mariage, les régimes matrimoniaux, le divorce, les successions, les donations entre vifs, la propriété immobilière.
Elles seront formées aussi sur le leadership afin d’être en mesure d’informer les populations, et les utiliser pour donner des conseils aux populations.
A travers cette formation, l’ONG entend renforcer les capacités des Mamas en droit pour leur permettre d’officier efficacement dans les cours coutumiers à côté de leurs collègues masculins et dans leurs propres cours, les affaires relevant de leur compétences.
Cette formation va permettre aux populations de porter plus aisément leurs contentieux devant les Reines mères, de vulgariser les prescriptions de la loi moderne et d’aider leurs administrés éventuellement dans leurs démarches auprès des administrations.
Mme Tatey Adzovi Nyuito (directrice exécutive de l’ONG ALAFIA) a relevé les facteurs qui contribuent à affaiblir le statut de cheffe de ces reines mères. Parmi ces facteurs, elle a cité la modernité qui a introduit dans les communautés rurales, des habitudes et attitudes nouvelles, ainsi que des dynamiques sociales nouvelles marquées par des normes, des croyances et des valeurs différentes.
Elle a rappelé le rôle que les Mamas jouent dans la préservation de la paix sociale et la promotion du développement de leurs communautés.
« Les reines mères peuvent être aussi les porte-voix pour les femmes au niveau local et encouragent la participation politique des femmes aux instances de prise de décisions », a-t-elle souligné.
De son côté, le préfet de Kloto, a invité tous les acteurs à se mobiliser pour faire du Plan national de développement (PND), une réussite.
« Avant la colonisation, les chefs traditionnels n’étaient pas seulement garants des us et coutumes, ils avaient aussi un rôle important à jouer dans l’organisation sociale, dans le maintien de la paix et de la sécurité », a rappelé Assan Koku Bertin.
Outre le rôle de garants des us et coutumes, a-t-il poursuivi, les chefs traditionnels jouent un rôle très important dans le maintien de la paix, de l’ordre et de la sécurité.
Le préfet a invité toute la population à redonner force à l’autorité pour que le développement puisse l’accompagner et rétablir les femmes dans leur rôle. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE