Présidentielle 2020 : Les Évêques appellent les acteurs politiques à la « raison et au sens de responsabilité »

Les Évêques du Togo ont appelé les acteurs politiques à la « la raison et au sens de responsabilité devant le peuple et devant l’histoire » à quelques mois de la présidentielle.

La présidentielle se déroulera entre le 19 février et le 5 mars 2020. Les togolais se préparent pour ce scrutin  dans une ambiance un peu tendue. Plusieurs leaders de l’opposition et des responsables de la société civile, appellent le pouvoir à des discussions pour « l’amélioration » du cadre électoral.

Mardi dernier, certains « poids lourds » de l’opposition ont claqué les portes d’une rencontre pouvoir/opposition, non contents d’un ordre du jour sans leurs « revendications ».

« Nous invitons tout le monde à la retenue, à s’abstenir de toute forme de violence et de tout acte de provocation », lancent les Évêques dans un message rendu public.

« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Togolais sont inquiets ; ils redoutent la réédition du scénario auquel nous ont habitués les consultations électorales dans notre pays : élections entachées d’irrégularités suivies de contestations, de manifestations populaires, de répressions sanglantes, de dialogue et d’accords non suivis, d’élections qui se succèdent sans de réelles avancées, ainsi de suite », soulignent-ils.

 

Le manque d’amour et de respect pour la patrie

 

Très remontés, les Évêques n’ont raté aucun des deux camps (pouvoir et opposition) qui animent la vie politique au Togo.

Selon les Prélats, le peuple se trouve ainsi tiraillé entre ceux qui n’entendent lâcher aucune prise du pouvoir et ceux qui rêvent de le conquérir en s’appuyant sur lui.

« Les deux camps antagonistes ont en commun, le manque d’amour et de respect pour la Mère Patrie et ses enfants, l’appétit vorace pour le gain facile sur le dos du misérable contribuable qui peine à satisfaire les besoins élémentaires. Les leaders politiques de notre pays sont manifestement plus préoccupés de leur confort personnel, ils ne se soucient guère du bien commun et du bonheur du peuple qui continue à croupir dans une misère indescriptible », critiquent-t-ils.

Ces Évêques exhortent le gouvernement « à opérer, dans l’intérêt supérieur de la Nation, les réformes indispensables à l’assainissement du cadre électoral avant les présidentielles de 2020 : revoir notamment, de façon plus concertée, la composition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle pour les mettre au-dessus de tout soupçon de dépendance, réviser le Code électoral, établir un fichier d’électeurs fiable et crédible, etc ».

Et l’opposition de son côté, doit »se départir des luttes mesquines et intéressées, travailler avec professionnalisme et civisme sur ces grands sujets, afin de proposer une alternative ancrée sur l’esprit de consensus et sur le respect mutuel ».

Par ailleurs, ils exhortent tous les acteurs de la vie politique de notre pays et la communauté internationale qui accompagne le pays « à faire preuve de sincérité, de loyauté et de désintéressement pour faire entrer enfin le Togo, +l’or de l’humanité+, dans le concert des Nations modernes, fortes et démocratiquement civilisées ». FIN

 

Junior AUREL