L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) a appelé ce jeudi, le pouvoir à tout mettre en œuvre pour une amélioration en « profondeur » du cadre électoral avant la présidentielle de 2020. Ce scrutin présidentiel est prévu entre le 19 février et le 5 mars 2020.
« Pour enlever aux élections organisées au Togo, le caractère de formalité, il est impérieux d’améliorer le cadre électoral en profondeur, par des réformes consensuelles opérées lors de discussions pouvoir-opposition (…) », souligne l’ANC dans une déclaration rendue publique ce jeudi, lors d’une conférence de presse.
Le parti de Jean Pierre Fabre, met l’accent sur plusieurs éléments : le fichier électoral, la composition de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et ses démembrements, la composition de la Cour Constitutionnelle, les votes spéciaux (par procuration et anticipation), l’authentification du bulletin unique, la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et le vote des togolais de l’étranger.
Concernant le fichier électoral, l’ANC estime que l’actuel fichier électoral « n’est pas fiable ».
« Tous les rapports des missions d’observation électorale de l’Union européenne mentionnent qu’il est constitué à 75 % à partir d’inscriptions sur témoignages. Il a subi de lourdes manipulations visant à permettre au pouvoir en place de sortir vainqueur de tout scrutin », dénonce l’ANC.
Pour cette formation politique, le fichier « est gonflé dans les zones que le parti au pouvoir considère comme ses fiefs, et réduit dans les zones qu’il estime hostiles. Les suspicions sérieuses qui pèsent sur l’état du fichier, se trouvent renforcées par le refus de la CEDEAO de remettre à l’opposition, malgré les multiples relances, le résultat de l’audit que cette institution a réalisé en 2018, à sa demande. Un recensement électoral sérieux s’impose donc », martèle ce parti.
Le gouvernement a plutôt prévu trois jours (29 novembre au 1er décembre) de révision des listes électorales.
Par ailleurs, l’ANC exige la recomposition de la CENI. S’agissant de la Cour constitutionnelle, le parti de M.Fabre appelle à des discussions entre le pouvoir et l’opposition, car « c’est la seule manière de surmonter le blocage actuel ».
« Ces préoccupations, ainsi que beaucoup d’autres, méritent d’être réglées, au cours de discussions devant être ouvertes dans les meilleurs délais, pour conférer à la présidentielle de 2020 les caractères de transparence, d’équité et donc, d’acceptabilité », conclu l’ANC.
En rappel, l’ANC, la coalition C14 et le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) ont quitté les discussions entamées mardi par le gouvernement avec l’opposition, dans le cadre de la présidentielle de 2020, dénonçant le contenu de l’ordre du jour. Pour ces formations politiques, l’ordre du jour, n’a pas en compte leurs revendications. FIN
Edem Eonam EKUE