Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) a lancé officiellement samedi à Djéréhoué (localité située à une dizaine de kilomètres au nord d’Atakpamé/Préfecture de l’Ogou), le volet des réparations communautaires et collectives, a constaté la correspondante de l’Agence Savoir News.
La cérémonie a connu la présence des membres du gouvernement, des députés, les autorités locales, des représentants des partenaires techniques et financiers, des préfets et chefs traditionnels des préfectures de la région des Plateaux et des membres des comités locaux de paix.
Initiée par le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) en collaboration avec ses partenaires, la cérémonie s’inscrit dans la mise en œuvre de la recommandation 54 de la Commission Vérité-Justice et Réconciliation (CVJR).
L’objectif, c’est de contribuer au vivre-ensemble dans les différentes communautés dans un esprit de tolérance mutuelle favorable à la paix sociale, aider les communautés en conflits à surmonter leurs différends notamment par la réalisation de projet de développement d’intérêt commun.
Une quarantaine de collectivités et communautés seront touchées par ces projets communautaires et collectifs au plan national.
Ces projets seront conçus avec l’implication effective de toutes les composantes des communautés concernées. La localité de Djéréhouyé qui sera elle aussi bénéficiaire, a été retenue pour ce lancement en raison des conflits communautaires qu’elle connaît et pour lesquels le HCRRUN est déjà intervenu pour apaiser les tensions.
« C’est un volet assez délicat », a affirmé Mme Awa Nana Daboya (présidente du HCRRUN).
Selon elle, ces projets se feront par des rencontres des discussions avec les populations, les élus locaux et nationaux, des localités que la CVJR a ciblées pour créer des infrastructures fédératrices.
Des « centres de réconciliation »
Il s’agira de créer des villages, des écoles, des centres de santé, des marchés qui seront appelés « centres de réconciliation ».
Robert Baoubadi Bakaï (directeur de cabinet du ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des collectivités locales) a quant à lui, rappelé les efforts louables du gouvernement en matière de la réconciliation nationale à travers les différents mécanismes mis en place.
Il a exhorté tous les acteurs impliqués voire toute la population à se mobiliser pour la réussite du projet.
Mgr Barrigah-Benissan Nicodème (Evêque du diocèse d’Atakpamé, ancien président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation), a signifié que les réparations collectives s’adressent aux « cœurs collectifs ».
Le Prélat a appelé la vaillante population de Djéréhouyé à avoir un esprit d’apaisement, un esprit de collaboration pour un vivre ensemble harmonieux.
Il a terminé en rassurant accompagner le processus de réparations communautaires en particulier et pour tout le processus d’apaisement en général pour un Togo réconcilié avec lui-même.
Pour Akakpo Edoh (préfet de l’Ogou), le but de ces réparations communautaires est de relever le défi du vivre-ensemble, de tolérance mutuelle, de pardon et d’acceptation de l’autre en vue de donner force à la construction d’une paix durable et enclencher le développement local et communautaire en ajout aux dédommagements individuels qui semblent ne pas suffire pour raccommoder les pans de tissu familial déchiré. FIN
D’Atakpamé, Victoire/Rédaction