Une rencontre internationale d’échange et de partage d’expériences sur la conservation résiliente et la lutte biologique regroupe depuis samedi (et pour cinq jours) à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), des acteurs francophones de l’agro écologie de lutte contre le changement climatique et le développement de l’agro écologie venus de 11 pays (Burkina Faso, Niger, Tchad, Congo, Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, France, Canada et Togo).
Il s’agit d’une rencontre des formateurs en agriculture, de responsables de structures d’appui aux producteurs et de représentants d’associations qui souhaitent mettre en œuvre des techniques d’agriculture durable et monter des projets en lien avec la conservation des semences et la lutte contre les ravageurs.
Organisée par le Programme Initiatives Climat Afrique Francophone (ICAF), grâce à l’appui technique et financier du Global Environnement Fund (Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), de la coopération suisse et de la coopération canadienne, cette rencontre fait suite à celle qui s’est tenue au Bénin, en mars 2018.
Elle avait rassemblé 25 participants d’une dizaine de pays africains qui avaient exprimé leur souhait d’approfondir plusieurs sujets relatifs aux semences résilientes au climat, à la lutte biologique contre les ravageurs et la gestion durable des terres.
Elle s’inscrit dans le cadre des activités du programme ICAF, un programme de coopération Sud-Sud, initiée dans la perspective de la COP 22, qui a été organisée en 2016 au Maroc.
Il s’agit, en effet, d’une formation « collaborative » des acteurs qui travaillent sur l’agro écologie, la conservation des semences, et de la lutte biologique.
Elle a pour objectif de donner la parole aux acteurs non étatiques, de la société civile, des représentants des collectivités territoriales pour qu’ils puissent partager leurs projets en lien avec la lutte contre le changement climatique en termes d’atténuation et d’adaptation.
Il s’agit de rassembler les synergies entre les différents acteurs engagés dans l’agro écologie, de partager les réussites et des expériences menées dans différentes régions et pays, d’échanger les savoirs et les savoir-faire locaux en faveur de l’agro écologie et d’évoquer des pistes de collaboration
Les participants bénéficieront d’apports théoriques sur les semences, la lutte contre les ravageurs, les techniques culturales, les impacts des changements climatiques sur la production agricole ; de retours d’expériences de la part de porteurs de projets (cases de semences, grainothèques…) ; de conseils pour produire, conserver et diffuser les semences résilientes au climat et employer les intrants biologiques.
Les participants, de différents pays africains, bénéficieront des apports de chacun et seront amenés à communiquer sur les expériences qu’ils mènent.
La rencontre sera également marquée par l’élaboration d’un annuaire et d’un répertoire d’acteurs travaillant sur la question d’agro écologie, la conservation des semences notamment en Afrique francophone et ensuite constitué un réseau sur cette thématique qui pourra travailler ensemble, à collaborer et échanger afin de promouvoir cette filière.
La coordinatrice du Programme Initiatives Climat, Mme Meriem Houzir, s’est dite convaincue que l’agriculture en tant que premier secteur économique en Afrique en lien direct avec la sécurité alimentaire, est un secteur prioritaire et primordial pour lutter contre le changement climatique en Afrique.
« Aujourd’hui, l’agriculture conventionnelle ne nous permet pas, même si on croit que sur le plan quantitatif, elle va répondre à la question de la sécurité alimentaire, sur le plan de la qualité, quel type d’alimentation on va proposer à nos concitoyens pour qu’ils puissent subvenir à leur besoin alimentaire, mais surtout assurer la santé durable en plus de l’aspect écologique qui est la préservation des écosystèmes, des sols, de l’eau et de l’air qui sont des éléments essentiels pour la survie de l’espèce humaine… », a souligné Meriem Houzir.
Le représentant du ministre de l’Agriculture, de la Production animale et Halieutique Alovor Komla a souligné que face à la démographie croissante, il a été question de produire de grande quantité d’aliments en mettant l’accent sur l’agriculture intensive qui fait appel à l’utilisation des produits chimiques.
Il a précisé que cette façon de faire a généré malheureusement des effets néfastes ayant entrainé l’empoisonnement de l’environnement.
« Il ne peut en être autrement sauf si nous n’adoptons pas d’autres modèles d’agriculture », a précisé M. Alovor.
Aussi a-t-il invité l’assistance à recourir aux pratiques agro-écologiques qui présentent une alternative pour sortir le système alimentaire de l’impasse dans laquelle l’agro-industrie l’a conduit.
C’est pourquoi il a salué cette rencontre qui permettra désormais de partager les réussites et des expériences menées dans les différentes régions et pays, d’échanger les savoirs et savoirs faire locaux en matière de pratique agro-écologiques et d’évoquer des pistes de collaboration en vue d’aller vers une agriculture durable respectueuse de l’homme, des terres et des animaux, qui réponds aux besoins alimentaires et économiques.
L’attaché de cabinet du ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Protection de la Nature Dr Yenké Kokoutsè a encouragé les participants à aller de l’avant, précisant que les deux thématiques que sont la protection des écosystèmes et le changement climatique sont conciliables et rentrent dans le développement durable.
Le directeur Exécutif de l’ONG Association des Volontaires pour l’Environnement Sain (AVES), Agbavito K.Selom s’est réjoui d’accueillir cette rencontre internationale qui sera selon lui une occasion pour tous les acteurs francophonie de réfléchir une fois encore sur la problématique de l’agro écologique et le changement climatique. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE