Des délégués et représentants de dix pays (Afrique du Sud, Mozambique, Nigeria, Ghana, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Etats Unis et le Togo) ont démarré lundi dans la capitale togolaise, la 19ème conférence annuelle du Système régional d’analyse stratégique et de gestion des connaissances (ReSAKSS), rencontre axée sur la problématique du genre dans le secteur agricole, a constaté une journaliste de Savoir News.
Les participants à cette rencontre passeront en revue le Rapport annuel 2019 sur les Tendances et les Perspectives (ATOR) intitulé « Egalité des genres en Afrique rurale : des engagements aux résultats », réalisé par l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI).
Ledit rapport rassemble les différents résultats de la recherche nécessaire pour faire progresser l’égalité des genres sur le continent africain et pour réaliser les objectifs d’élimination de la faim et de renforcement de la résilience fixée dans la déclaration de Malabo de 2014.
Réunis à la 23ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Union Africaine à Malabo (Guinée Equatoriale) en juin 2014, les chefs d’Etats et de gouvernement ont pris l’engagement de respecter la sécurité nutritionnelle pour améliorer la croissance économique et le développement durable et aussi mettre fin à la faim et réduire l’incidence du retard de croissance à 10% et l’incidence de l’insuffisance pondérale à 5% de tous les enfants de moins de 5 ans d’ici 2025.
Le même rapport souligne que les efforts effectués par les États africains négligent souvent le rôle clé joué par le genre. Il montre que les différences entre le genre affectent la capacité des pays africains à atteindre leurs objectifs d’éradication de la faim, de réduction de la pauvreté, de stimulation du commerce et d’augmentation de la résilience face aux changements climatiques et autres risques. Ce rapport révèle aussi comment l’inégalité entre l’homme et la femme au sein de la société façonne l’agriculture.
Divers aspects de l’agriculture sont touchés par les inégalités du genre : la propriété des ressources, la participation aux activités et à la prise de décision qui exclus fréquemment la femme empêchant de facto tous les acteurs de contribuer pleinement à la production et entraine la baisse de la productivité et de la croissance.
Par ailleurs, le rapport ATOR souligne aussi la nécessité d’accorder plus d’attention à la participation des femmes dans des segments de chaînes de valeur non agricoles et à tenir compte du rôle de ces dernières en tant que transformatrices, commerçantes, exportatrices et consommatrices et invite les gouvernements à soutenir les femmes entrepreneurs du secteur agricole.
« Cette rencontre nous l’espérons permettra une adaptation globale sur les engagements qui ont été pris d’abord à Maputo puis à Malabo et sur lesquels la CEDEAO, à l’instar de toutes les communautés économiques régionales, travaille afin de murir sa politique agricole et son programme d’investissement agricole et de sécurité alimentaire », a indiqué Sékou Sankaré (commissaire de la CEDEAO pour l’agriculture, l’environnement et les ressources en eau).
« La problématique de l’égalité des genres évoque la question de la croissance agricole durable comme de l’inclusibilité, de l’éradication de la faim, de la réduction de la pauvreté, de l’expansion du commerce intra africain et du renforcement de la résilience aux changements climatiques et catastrophes naturelles », a-t-il ajouté.
Pour le ministre togolais de l’agriculture Noël Koutéra Bataka, les femmes représentant plus de 70% des actifs agricoles en Afrique, leur autonomisation est donc essentielle non seulement au bien-être des personnes, des familles et des communautés rurales mais également à la productivité économique générale.
« Les femmes rurales sont indispensables à la réalisation de profonds changements économiques, environnementaux et sociaux nécessaires au développement durable. Cependant, l’accès limité aux crédits, aux soins de santé, à l’éducation font partis des nombreux défis auxquels elles sont confrontées. Par ailleurs, le dérèglement climatique accentue les inégalités du genre en matière d’accès à la terre, à l’eau et à l’énergie. L’augmentation des inondations et des sécheresses oblige par exemple les femmes et les filles des milieux ruraux à consacrer plus de temps à la collecte de l’eau. Elles sont aussi plus vulnérables aux catastrophes naturelles qui deviennent de plus en plus fréquentes », a-t-il souligné.
De nombreux gouvernements africains se sont engagés dans la promotion d’une croissance agricole inclusive à travers une panoplie de projets, mais le mal demeure profond d’où la nécessité de la mise à disposition d’outils d’analyse plus efficaces de l’accès des couches sociales vulnérables à l’agriculture.
Établi en 2006 à l’issue du Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA), le ReSAKSS contribue aux efforts de promotion de la planification et de la mise en œuvre de politiques s’appuyant sur des données probantes et axées sur des résultats.
Plus précisément, le ReSAKSS fournit des données et des produits analytiques ainsi que des connaissances connexes pour faciliter les processus d’analyse comparative, de revue et d’apprentissage mutuel au sein du PDDAA. FIN
Chrystelle MENSAH
www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24