La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a donné mercredi « 48 heures pour démissionner » sous peine de lourdes sanctions au « gouvernement illégal » nommé par le président bissau-guinéen José Mario Vaz, a déclaré mercredi son représentant à Bissau.
M. Vaz, président sortant de Guinée-Bissau, élu en 2014, continue de défier la communauté internationale en maintenant le gouvernement qu’il a formé le 31 octobre.
Il avait limogé le 28 octobre le Premier ministre, Aristides Gomes, et son gouvernement, avant de nommer le lendemain 29 octobre Faustino Imbali avec une équipe de 17 ministres et 14 secrétaires d’Etat.
M. Gomes avait, après son limogeage, dénoncé « un coup d’Etat en préparation pour arrêter le processus de préparation de l’élection présidentielle du 24 novembre ».
Une mission de la Cédéao à Bissau dimanche a réaffirmé son soutien à M. Gomes et demandé à M. Vaz de revenir sur le limogeage de M. Gomes et de son équipe.
Le chef de l’Etat bissau-guinéen a répliqué, disant qu’il « ne reviendrai jamais » sur ces mesures. »Le comité ministériel (de la Cédéao) lance une dernière fois un appel solennel à tous ceux qui ont été abusivement entraînés dans le gouvernement illégal de M. Faustino Imbali afin qu’ils démissionnent et les invitent à prendre leur distance par rapport à toutes les initiatives visant à compromettre les prochaines élections présidentielles et à porter atteinte aux institutions légales de la Guinée-Bissau », a déclaré mercredi à la presse le représentant à Bissau de la Cédéao, Blaise Diplo.
« Les gens qui seraient tentés ou qui sont dans le gouvernement disposent encore de 48 heures pour faire connaître leur décision de démission à la représentation spéciale de la Cédéao en Guinée-Bissau », a poursuivi M. Diplo.
« Au dela du jeudi 7 novembre, ils seront passibles de lourdes sanctions qui seront prises à leur encontre par le sommet extraordinaire de la Cédéao prévu à Niamey, au Niger le 8 novembre 2019 », a-t-il dit.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait appelé le 1er novembre au respect de la date de la présidentielle en Guinée-Bissau, en rejetant le changement de gouvernement décidé par son président.
La Cédéao, l’Union africaine et l’Union européenne avaient également déjà désavoué le président Vaz.
Ce dernier a assuré que la présidentielle aurait bien lieu le 24 novembre, avec un éventuel deuxième tour le 29 décembre.
La campagne électorale a été ouverte le 2 novembre et aura lieu jusqu’au 22 novembre, avec douze candidats en lice dont M. Vaz, 62 ans.
SOURCE : AFP